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— 32 — '* Guillaume Voulté, en latin Vulterius, du poëte Girinet et de Clément Marot, assez connus d'ailleurs, mais nous ne pouvons nous empêcher de parler et de nous étendre d'avantage sur deux personnes également distinguées avec qui il parait qu'il fut le plus lié et dont l'amitié lui fit le plus d'honneur en même temps qu'elle lui fut souvent utile, ce sont MM. Maurice Scève et Nicolas De Lange. Le premier était de l'ancienne maison des Marquis de Scève, en Pié- mont, dont une branche était venue s'établir à Lyon ; l'amour des lettres était héréditaire dans cette famille ; ses deux frères ont laissé des ouvrages curieux, et ses deux cousines : Claudine et Sybille, sont louées pour leurs écrits dans les Bibliothèques de La Croix du Maine et de Duver- dier, mais aucune de leurs productions n'est venue jusqu'à nous. Maurice lui même était un homme fort docte, et très bon poëte pour son temps, qui composa plusieurs ouvrages qui furent imprimés par Jean de Tournes, et dont l'Ecloge1 sur la vie solitaire, intitulée la Saulsaye et le Microcosme ou le petit monde sont les plus estimés : il excellait dans le talent d'imaginer heureusement des emblèmes, des devises, des inscriptions, des dessins de trophées et d'arcs de triomphe, en un mot de tout ce qui fait l'âme des décorations publiques, et ce fut lui qui eût la principale part, pour tout ce qui dépend de l'invention, à la superbe réception qui fut faite dans Lyon au Roi Henri II et à la Reine Catherine de Médicis son épouse le 21 7be 1548, et dont la description se trouve imprimée en plusieurs langues. Ce fut à lui que Jean de Tournes adressa cette lettre italienne qui est à la tête de son édition de Pétrarque dont il a été fait mention cy-dessus et qui est bien plutôt une lettre à un ami qu'une dédicace à un protecteur. L'autre personnage illustre avec qui il fut lié était Nicolas de Lange, premier président et Lieutenant Général du Presidial de Lyon, qui fut ensuite premier président du parlement des Dombes et qui mourut dans un âge très avancé : Ce Magistrat, suivant le témoignage de Papyre Masson & de Du Cange,dans ses familles byzantines, descendait en droite ligne des Empereurs de Constantinople dont il portait le nom, et dont le premier, t nommé Constantin Lange, épousa en 1118 Theodora quatre * fille d'Alexis T. Eglogut.