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'* Guillaume Voulté, en latin Vulterius, du poëte Girinet et de Clément Marot,
   assez connus d'ailleurs, mais nous ne pouvons nous empêcher de parler et
   de nous étendre d'avantage sur deux personnes également distinguées avec
   qui il parait qu'il fut le plus lié et dont l'amitié lui fit le plus d'honneur en
   même temps qu'elle lui fut souvent utile, ce sont MM. Maurice Scève et
   Nicolas De Lange.
         Le premier était de l'ancienne maison des Marquis de Scève, en Pié-
   mont, dont une branche était venue s'établir à Lyon ; l'amour des lettres
   était héréditaire dans cette famille ; ses deux frères ont laissé des ouvrages
   curieux, et ses deux cousines : Claudine et Sybille, sont louées pour
   leurs écrits dans les Bibliothèques de La Croix du Maine et de Duver-
   dier, mais aucune de leurs productions n'est venue jusqu'à nous. Maurice
   lui même était un homme fort docte, et très bon poëte pour son temps, qui
   composa plusieurs ouvrages qui furent imprimés par Jean de Tournes, et
   dont l'Ecloge1 sur la vie solitaire, intitulée la Saulsaye et le Microcosme ou
   le petit monde sont les plus estimés : il excellait dans le talent d'imaginer
   heureusement des emblèmes, des devises, des inscriptions, des dessins de
   trophées et d'arcs de triomphe, en un mot de tout ce qui fait l'âme des
   décorations publiques, et ce fut lui qui eût la principale part, pour tout ce
   qui dépend de l'invention, à la superbe réception qui fut faite dans Lyon au
   Roi Henri II et à la Reine Catherine de Médicis son épouse le 21 7be 1548,
   et dont la description se trouve imprimée en plusieurs langues. Ce fut à lui
   que Jean de Tournes adressa cette lettre italienne qui est à la tête de son
   édition de Pétrarque dont il a été fait mention cy-dessus et qui est bien
   plutôt une lettre à un ami qu'une dédicace à un protecteur.
         L'autre personnage illustre avec qui il fut lié était Nicolas de Lange,
   premier président et Lieutenant Général du Presidial de Lyon, qui fut
   ensuite premier président du parlement des Dombes et qui mourut dans un
   âge très avancé : Ce Magistrat, suivant le témoignage de Papyre Masson &
   de Du Cange,dans ses familles byzantines, descendait en droite ligne des
   Empereurs de Constantinople dont il portait le nom, et dont le premier,
 t nommé Constantin Lange, épousa en 1118 Theodora quatre * fille d'Alexis

       T. Eglogut.