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— 443 — vais, on obtient 50 % de réussites en tirant au hasard. Je reste très scep- tique, car le contrôle est alors presque impossible. Je me suis efforcé d'approcher autrement, dans les statistiques sui- vantes *, d'un pourcentage que l'on puisse qualifier de au hasard : on choi- sit au préalable un jeu d'expressions simples, beau, nuageux, couvert» averses, orageux, etc.. pour caractériser le temps. Première expérience. — Si l'on prédit pour le lendemain le temps de la veille, Rouch prétend que le contrôle lui donne 40 % de bonnes prévi- sions, 40 % de passables et 20 % de mauvaises. Mais peut-on prévoir, pour demain, le temps qu'il fait aujourd'hui ? J'ose dire que la chose n'a aucun sens. En effet, l'un dans l'autre, c'est au milieu de la journée (mettons à midi) qu'il faut prévoir le temps du lendemain, afin d'avoir le temps de transmettre utilement la prévision : alors, on ne connaît pas le temps d'au- jourd'hui, car il est impossible, par les caractéristiques de la matinée, de définir le temps de toute la journée. Veut-on dire alors que, connaissant le temps qu'il a fait aujourd'hui, à minuit, on va indiquer le temps qu'il fera pendant les 24 heures suivantes ? La question n'a pas davantage de signification même si, ainsi posée, elle pouvait rendre des services. En effet, s'il pleut (ou gèle) à minuit, au moment où l'on prédit, il y aura pluie (ou gel) aujourd'hui ; on prédira donc pluie (ou gel) pour demain ; or, il pleuvra certainement, par exemple, à minuit et une seconde. Donc, on prédit à coup sûr — et, où existe la certitude, disparaît la prévision elle- même. On me dira que, au moins à titre de contrôle, je puis vérifier sur mes tableaux si, demain, il a fait le même temps qu'aujourd'hui : certes, mais il s'agit d'une expérience a posteriori et non du contrôle d'une prévision a priori. Je fais ce contrôle : je trouve, bien entendu, des réussites varia- bles, 62,6 % en juillet et 78,4 % en avril — en moyenne 70,9 %. Mais je n'ai nullement contrôlé un procédé empirique de prévision du temps : je défi- nis simplement, en chaque lieu, la probabilité d'un changement de temps 1. Voir à cet égard Jean Mascart, « La Proportion des réussites dans la prévision du temps, » Comptes rendus de l'Acad. des Se, 16 octobre 1922.