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— 77 — dant, et, en fructidor, les représentants, rentrés à Lyon, pouvaient annoncer à Paris que la constitution nouvelle avait été acceptée par trente-deux sections, sur les trente-trois dont se composait la ville. Puis, au début de l'an IV, de nouvelles alternatives d'agitation et de calme se produisent, sans que la situation générale semble pourtant inquié- tante. En frimaire, Poullain-Grandprey termine sa mission : « Elle a com- mencé par des orages ; il l'a terminée par la sagesse », dit l'Administration départementale dans une proclamation du 15 frimaire. Des conspirations royalistes ourdies au dehors et au dedans, décou- vertes dans des circonstances dont nous ferons ailleurs le récit J, venaient cependant de mettre en grand péril le Midi et l'Est de la France. Lyon était le point central d'où le mouvement devait s'étendre. Aussi le Directoire, averti à temps, envoyait-il dans cette ville, avec des pouvoirs presque dictatoriaux, un homme qui avait déjà donné des gages aux partis avancés, le représentant Reverchon, ancien membre de la Montagne, député de Saône-et-Loire au Conseil des Cinq-Cents, alors en mission à Mâcon. Son arrivée y fit l'effet d'un coup de tonnerre. Il entra en ville le 18 nivôse (8 janvier 1796) par le faubourg de Vaise, escorté d'une force armée imposante, alors que nul, en dehors de quelques rares initiés, ne s'attendait à sa venue. Dès le même jour, il entreprit de mater d'une main de fer les contre-révolutionnaires lyonnais, secondé dans sa tâche difficile par le général Montchoisy, pourvu déjà du commandement de la place. Le 2 ven- tôse, celui-ci était nommé commandant en chef à Lyon et le 12 Reverchon quittait la ville, sa mission achevée, en se flattant de laisser à des mains dignes de toute confiance le soin de maintenir l'ordre qu'il croyait avoir assuré de façon définitive par des mesures confinant parfois à l'arbitraire. Mais, dès son départ, l'homme en qui il avait placé toute sa confiance de républicain aux idées avancées fut, comme il l'avait été d'ailleurs pendant la mission même de l'envoyé du Directoire, l'objet des attaques les plus vives de la part des amis politiques de son protecteur. Les opinions du général ne pouvant pas être sérieusement mises en doute, il semble qu'il ne faut cher- 1. Fin de brumaire an IV.