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l'atelier des Giraud. Antoine Giraud, on l'a vu plus haut, fut, depuis la
création de sa maison en 1772, l'imprimeur de Jean-Jacques de Boissieu qui
lui resta fidèle pendant toute sa vie. La lettre qui suit, signée « de Boissieu
fils » doit être de Jean-Louis de Boissieu, fils de l'aqua-fortiste, et se rap-
porter à un nouveau tirage des planches de l'artiste fait en 1819 ou posté-
rieurement pour ses héritiers.
      « Nous avons visité, Monsieur Giraud, les épreuves que vous nous
aves envoyées et n'en n'avons trouvé que deux ou il y est quelque chose à
retoucher. Je vous les envois pour que vous y ajouties deux lettres qui
manquent et que j'ai marqué sur les épreuves. Je vous invite à commencer
le tirage le plutôt possible et a y donner toujours tous vos soins.
      « Je travaille toujours de mon coté et je vous porterai environ dans un
mois de nouvelles planches a tirer.
      « Je me trompois en vous disant qu'il y avoit deux lettres à ajouter aux
planches que je vous envois : il y en a une, il n'y a qu'a effacer quatre petits
détails que j'ai raturé sur le modèle que je vous fais passer.
      « Adieu, Monsieur Giraud ; au plaisir de vous revoir.
                                                 « De Boissieufils».

                                      m
      Les ouvriers de la maison Gerboud — qui représente aujourd'hui
l'imprimerie Giraud — parlent encore de cette réimpression, d'après les
souvenirs que leur ont transmis leurs prédécesseurs. Ils montrent même le
coin de l'atelier où les cuivres de J.-J. de Boissieu étaient enfermés « dans
un coffre-fort ». On les en tirait de temps en temps — disent-ils — pour
imprimer quelques épreuves, quelques-unes seulement, » afin de ne pas
faire baisser les prix ». Avant d'accepter sans réserve cette tradition, il faut
se rappeler que l'imprimerie Giraud n'est installée rue Mercière que depuis
mai 1855.
     En tout cas, la presse dont J.-J. de Boissieu s'était servi parfois pour
imprimer lui-même ses eaux-fortes fut longtemps conservée dans l'atelier
Giraud ; l'artiste ou ses héritiers l'avaient sans doute offerte en souvenir Ã