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sentir que, quelque disposition que le Directoire eût pu avoir à revenir sur
la destitution prononcée en donnant une autre destination à l'ex-général
Montchoisy, il se trouve, par le fait même de son séjour à Lyon, et surtout
par les pétitions peu mesurées auxquelles il a donné lieu, exclu à jamais de
toutes fonctions militaires à la nomination du Directoire ».
      La lettre donnait ensuite des instructions au général en chef sur les
mesures à prendre à l'égard des chefs de corps et des officiers de la garnison
et lui ordonnait de faire camper celle-ci hors de la ville. Elle se terminait
ainsi :
      « Le Directoire attendra votre rapport pour prononcer définitivement
sur cette affaire importante et sur les provocateurs des pétitions collectives
du 17 prairial. Il vous recommande d'employer dans cette occasion délicate
la fermeté, la prudence et la sagesse qui vous caractérisent et il espère que
les mesures que vous prendrez en conformité de ses ordres enlèveront aux
malveillants l'occasion qu'ils désirent de prolonger les mouvements irrégu-
liers qui ont agité de nouveau la commune de Lyon, qu'il est important de
rendre au calme et à la tranquillité, qui seuls peuvent faire son bonheur et
la mettre à même de revenir florissante ». (Signé) « Carnot, Le Tourneur,
L.-M. Revellière-Lépaux ».
      Quelques jours plus tard, le Directoire invitait encore Kellermann à
faire une enquête sur « les intrigues » de Montchoisy, qui, ayant l'ordre de
se retirer à vingt lieues de Lyon, y séjournait encore. Il lui était enjoint de
lui faire quitter cette ville sans délai, et, au besoin, de le mettre en état
d'arrestation. Mais le général en chef n'eut pas l'occasion de recourir à cette
extrémité. Dès que Montchoisy connut les intentions irrévocables du gou-
vernement, il se fit un devoir de quitter Lyon. Il était désormais à l'abri des
atteintes de ses implacables adversaires. Il ne devait que bien plus tard, en
l'an VII, être réintégré dans des fonctions qui lui permirent de rendre
encore des services à la France et d'obtenir les distinctions qu'il méritait.
      Quant aux officiers convaincus d'avoir été les initiateurs de l'adresse en
sa faveur, ils reçurent de Kellermann, venu à Lyon dans les premiers jours
de messidor, l'ordre d'avoir à rejoindre immédiatement l'armée combat-
tante. Seul, l'aide de camp d'Espéramont fut contraint de se retirer à Beau-
repaire, son pays natal.