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leur avait assignée. Elles s'acheminèrent vers la ville dans l'ordre que voici :
      Le Prévôt des maréchaux seul avec ses officiers et archers.
      Les trente-six pennonages de la ville, ayant en tête le sieur du So-
leil et le sieur du Fenouil.
      Une grande troupe de gens à cheval, tant de la suite de la Reine que
d'autres.
      Ceux de la ville et République de Lucques.
      Ceux de la ville de Florence.
      Ceux des villes libres impériales et des cantons de Suisse, Grisons
et Saint-Gall.
      Messieurs du siège présidial, devant lequel marchaient les archers
de robe courte et la compagnie du Chevalier du guet.
      Grand nombre de seigneurs et gentilshommes tant Français qu'Ita-
liens à cheval.
      D. Antonio de Medicis seul à cheval, et une grande troupe d'esta-
fiers autour de lui à pied.
      Les ex-consuls et notables bourgeois à pied.
      Messieurs les Commandeurs et Chevaliers du Saint-Esprit.
      Les pages de la Reine « sur chevaux richement enharnachez ».
      La haquenée de parade de la Reine.
      Marie de Médicis, portée en litière, suivait.
      A l'entrée de la ville, au pont du Rhône, elle fut reçue par le Prévôt
des marchands, qui la harangua une fois encore, et lui présentant les six
clefs de la ville en argent doré, n'oublia pas de se présenter lui-même « che-
valier eschapé de plusieurs combats ». Si la Reine, dit-il, en forme d'excuse,
ne trouvait en cette réception autant de pompe et de magnificence qu'elle
en méritoit et que jadis il en fut fait à la Reyne Catherine sa très honorée
tante, « elle en devoit accuser les disgrâces passées et la brièveté du temps
qu'ils avoient eu pour s'y préparer ; car en affection et désir de lui faire
humble service, ils ne cédoient à aucune autre province de son royaume ».
      Ce devoir achevé, il monta à cheval, et prit son rang devant la Reine,
précédé des gladiateurs et des maîtres d'escrime, du commandant en
second des pennonages, des mandeurs (autrement dit des appariteurs)
et des officiers de la maison de ville.