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— 317 — portée de voir le para-tonnerre, et d'autres dont les domiciles étoient heureusement placés près de cet appareil, toutes, parmi plusieurs coups de foudre qui sillonnoient les airs, en virent un qui, après avoir cheminé par une route tortueuse et irrégulière en zig-zag, vint frapper l'extrémité du para-tonnerre désarmé. Celui-ci le reçut sans le moindre ébranlement, le transmit à la terre dans l'espace circonscrit que nous avions d'avance assigné au tonnerre qui, soumis à notre voix, vint comme les eaux de la mer, se briser contre quelques grains de poussière. « Ce phénomène, un des plus intéressans que la Physique moderne puisse nous offrir, prouve de la manière la plus évidente l'efficacité des conducteurs et des para-tonnerres, contre lesquels la fureur du plus ter- rible des météores est impuissante. Il peut être en même temps regardé comme l'épreuve la plus brillante de la bonté de ce conducteur qui, si l'on peut parler ainsi, a résisté à toute l'artillerie céleste. Ici la Physique a fait en grand cette épreuve nécessaire que tous les Gouvernemens pres- crivent pour toutes ces bouches à feu, pour ces foudres de guerre qui sont la dernière raison des Rois. Après cet événement brillant que j'avois osé prédire, qu'on désiroit avec empressement, qu'on avoit attendu avec con- fiance, et que des Observateurs exacts et assidus, guettoient avec impa- tience, comme des. sentinelles vigilantes que nous avions postées pour être instruites à temps de l'approche de l'ennemi ; après ce nouveau triom- phe public de la Physique sur un des plus redoutables météores, nous plaçâmes la pointe électrique qui devoit terminer et completter l'instru- ment, et de plus empêcher qu'à l'avenir la foudre ne se montrât avec l'ap- pareil imposant qui l'accompagne ordinairement. La forme nouvelle qui a été donnée à cet instrument nous permet d'ôter et de replacer à volonté cette pointe sans la moindre peine ; d'attaquer la foudre avec toutes ses forces réunies, ou de la diviser à notre gré, de la soutirer en silence ou de la conduire paisiblement, malgré le bruit éclatant de son explosion, dans les entrailles de la terre...». L'église de Saint-Just, antique basilique des Macchabées, a été plu- sieurs fois détruite, et rebâtie sur des emplacements différents quoique très voisins. L'édifice actuel, commencé vers 1565, a été consacré en 1591 par Mgr d'Epinac, agrandi et sacré de nouveau le 23 décembre 1662