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par Mgr Camille de Neuville ; la façade ne fut achevée qu'en 1746 par
Ferdinand Delamonce. Ce monument, qui est classé comme historique,
a remplacé une basilique qui s'élevait non loin de là, et qui avait été dé-
truite de fond en comble par les bandes huguenotes du baron des Adrets,
en 1562 ». Dans sa Notice sur le bourg de Saint-Just-lès-Lyon (1830), Co-
chard dit qu'« un procès-verbal dressé en 1564 estima à plus de 400.000 li-
vres les dommages causés au cloître et à la basilique de Saint-Just par les
protestants qui, non contents de saper les édifices religieux, ruinèrent les
maisons des chanoines-barons et obligèrent les habitants du quartier à
concourir à la démolition de leurs propres demeures ». Il ajoute qu'un
tableau « autrefois au château d'Avauges,et ensuite à Peyrins, près Romans,
représente quelques-unes des scènes dont la démolition de l'église de
Saint-Just offrit le spectacle (mai-septembre 1562). On y remarque, dit-il,
plusieurs des réformés s'amusant entre eux à jouer à la boule avec des
têtes des statues des saints qu'ils avaient décollés ; plus loin, des ouvriers
démolissent des autels ; ailleurs, des individus sont occupés à charger
dans un tombereau des croix, des chandeliers, des reliquaires et même
des vases sacrés, tandis que le cheval, couvert d'une chape, attend le si-
gnal pour conduire à la monnaie la voiture à laquelle il est attelé.... ». Co-
chard a vainement cherché à faire acquérir ce curieux tableau par le
musée de Lyon. Qu'est-il devenu depuis ? J'ai cherché à le savoir et,
grâce à l'amabilité d'un bibliophile romanais, M. Fière, j'ai appris qu'une
demoiselle d'Albon, ayant épousé le comte de Sallmard, grand-père du
propriétaire actuel du château de Peyrins, avait apporté avec elle non pas
seulement un tableau, mais deux tableaux représentant des scènes des
massacres et des pillages de Lyon pendant les guerres de religion. En
me confirmant ces détails par lettres, MM. de Sallmard frères ont bien
voulu me dire que ces deux tableaux ont été vendus par leur mère vers
1890, mais ils n'ont pu se rappeler le nom de l'acquéreur. D'après mes
recherches, cet acquéreur fut probablement un ami de la famille Sall-
mard, M r Groboz, agent général da la Compagnie d'Assurances « Le
Soleil » à Lyon, qui revendit l'un de ces tableaux au Musée de Lyon en

   1. Çf. J.-B. Martin, Histoire des Eglises et Chapelles de Lyon, n-4 0 , Lyon, 1908, t. I, p. 150 et sq.