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— 302 — avec raison il y a fort longtemps \ Mais c'est une bien grosse affaire : il faut suivre les nuages, installer des flotteurs aériens, lancer des ballonnets, faire des sondages, et ce que nous avons dit plus haut n'est pas très encou- rageant Mais il y a la mer, qui, à la surface du globe, tient une place prépondé- rante. Le vent nous apporte la vapeur d'eau glanée à la surface des flots et certains régimes aériens ont de grandes fixités : la mousson, les alizés... Ne revenons pas pour l'instant sur les vents, soit : mais la mer elle-même ? Elle nous entoure, nous baigne ; les courants marins nous valent des climats tièdes ; la dérive des glaces... hum! hum! bibliographie étendue et encore confuse ; des courants froids nous arrivent des régions polaires. Etudions donc la température des océans. Hildebrandsson a démontré que la tempé- rature de la mer au Cap Nord exerce une influence sur la température qui règne sur les terres du cercle polaire et de l'Atlantique Nord : rien n'est plus logique. Pettersson a prouvé que des variations de 2° à 30 dans la tempéra- ture de la surface de la mer suffisent pour amener des variations considéra- bles de la température sur de vastes étendues : assurément... mais, par malheur, je ne connais pas régulièrement la température de la mer. On peut donc, avec Bouquet de la Grye % entrevoir la possibilité d'utiliser la tempé- rature de la mer pour la prédiction à longue échéance des perturbations de la Climatologie d'un pays : fort bien; mais, une fois de plus, ce sont de beaux projets, de brillantes espérances... pour demain. Non, décidément, j'en aurai le cœur net : les animaux ont un instinct infaillible, la chose est affirmée par tous, hommes des champs comme natu- ralistes de laboratoire, et je vais les étudier. Aussi bien, en me faisant visiter un jour le Muséum qu'il administrait, le savant Edmond Perrier appelait mon attention sur les otaries qui aboyent à la Lune3 : j'en ai souvenance,et le fait est notoire. Laissons la rainette et sa petite échelle : le bocal est désuet, passons. Un oiseau de la région chante 1. Assoc. fr. p. Vavarie, des Se, 18882, p. 337. 2. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 30 septembre 1909. 3. Fage et Legendre, C. R. de l'Acad. des Se, 13 nov. 1933, et la Nature, ig33 2 , p. 339, donnent l'in- dication de curieux rythmes lunaires dans les manifestations de certains animaux, avec diverses référen- ces bibliographiques de !a question. — Voir aussi R. Herpin, C. R. de l'Acad. des Se, 31 janvier 1934.