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— 296 — Je reste rêveur et peu convaincu. Aussi bien, j'aime à comprendre et à me rendre compte : pourquoi neuf heures, et pas huit, ou dix ? Cela n'est pas convaincant. Un essai de vérification me décourage rapidement et je demeure sceptique. Et je me plonge de nouveau avec passion dans l'examen détaillé des isothermes et de leurs déformations — ceci, je vous l'avoue, sans le moindre succès. Je suis, semble-t-il, tombé dans un cul-de-sac. C'est un traquenard : le caprice le plus fou règne, en apparence, sur les isothermes et leurs défor- mations. J'abandonne donc rapidement cette voie et constate que Duclaux avait bien raison d'écrire : « S'il est un élément qui mérite de ne pas entrer en première ligne dans l'étude d'un climat, c'est la température de l'air... il est à peu près impossible d'avoir la température vraie de l'air »(Loc. cit., p. 474). Cela n'a pas l'air d'aller très bien... mais ne nous décourageons pas. Les nuages. L'homme serait-il si coupable? Se peut-il que, depuis des milliers d'années, il se soit contenté de regarder les nuages pour leurs formes fan- tasques et changeantes, pour leurs ombres capricieuses et fuyantes, sans se soucier des relations entre leur nature et les diverses manifestations de l'atmosphère ? Or le temps se caractérise assez nettement par la nature et l'importance des nuages : il est bien connu que les cirrus, nuages fins et élevés, que l'on suppose constitués par des aiguilles de glace, sont l'indice de conflit entre divers courants aériens et que leur apparition coïncide fréquemment avec un changement de temps prochain. Et, tantôt le nez au vent, tantôt penché sur les livres, je m'attachai à l'étude des nuages, de leurs formes, de leurs déformations, de leurs déplacements — et de l'ordre dans lequel ils se présentent les uns après les autres. Un des premiers qui ait eu l'idée d'étudier systématiquement les nua- ges est assurément le docteur Clos 1 — combien oublié, depuis un siècle ! 1. Docteur J. A. Clos, Nouvel aperçu sur la météorologie. Paris, 1838 ;i n-8°, 116 p., 8 pis.