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— 19 — et de le dénoncer aux pouvoirs publics ; tout leur était prétexte pour cela. Déjà , au commencement de nivôse, une feuille obscure paraissant à Paris, Y Orateur plébéien, avait ouvert le feu contre lui. Une lettre non signée, écrite des environs de Lyon, insérée dans ce journal, disait, en décrivant l'état de cette ville : « On y envoie commandant un je ne sais quel Choisi ou Montchoisi, qui, dit-on, n'est pas excellent... Pourquoi n'emploie-t-on pas des hommes connus et sûrs ? ». Et le général ainsi pris à partie protestait en ces termes dans une lettre au Ministre de l'intérieur : « Je suis peu touché des invectives d'un écrivain anonyme : celui qui commandait les troupes aux 12, 13 et 14 vendémiaire et qui, depuis la Révolution, n'a cessé de donner des marques de son amour pour la République, a, je crois, fait ses preuves ». Mais c'est alors que Reverchon n'était plus là pour le défendre que la partialité de ses adversaires s'exerça à tout propos contre lui. Les spectacles, fermés pendant quelque temps, étaient redevenus le lieu de rendez-vous des royalistes et des « Compagnons de Jésus », qui y manifestaient presque chaque soir leurs ardeurs contre-révolutionnaires par des chants et des discours provocateurs et en soulignant avec ostenta- tion certaines tirades à double sens des acteurs à leur dévotion. Le 24 ven- tôse, une lettre à la Sentinelle de Louvet essayait d'associer Montchoisy à ces manifestations séditieuses, en affectant de ne pas lui donner la qualifica- tion alors générale de citoyen : « M. Montchoisi — y lisait-on — s'est pré- senté hier au spectacle et y a été applaudi à peu près avec autant de fureur que l'était jadis l'homicide Réveil ». Le 30 ventôse, dans une lettre au Minis- tre de la police générale, le commissaire du Directoire Paul Cayre, qui figurait alors parmi les purs et qui devint, sur la fin de ses jours, fonction- naire de l'Empire, essayait de son côté, par un récit équivoque, de jeter la suspicion sur le commandant de Lyon. Il était pourtant obligé, vingt jours plus tard, à propos d'une nouvelle manifestation à la représentation d'Othel- lo, de rendre hommage à la correction et à l'énergie de celui qu'en prairial il devait contribuer à faire injustement destituer. Mais c'est l'ancien maire Louis Vitet, le principal artisan de cette destitution, qui semble avoir.poursuivi dès ce moment avec le plus d'in- sistance, la campagne entreprise contre Montchoisy. Alors membre du Corps législatif après avoir fait partie de la Convention nationale, Vitet était