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                              NOTE
  AU SUJET DE LA DESTRUCTION DE LA BIBLIOTHÈQUE D'ALEXANDRIE
                           PAE LES ARABES.

    Dès les premières lectures faites à la Société littéraire
 de la biographie de Soliman-Pacha, notre célèbre compa-
 triote, des amis dévoués et affectionnés se sont empressés
 de me communiquer des documents pour rendre moins
imparfait ce travail.
    M. le 1> Juttet, le premier, a bien voulu me prêter un
volume des Mémoires de la Société d'émulation des Vosges,
1871, contenant une étude de M. Leclerc, intitulée : Docu-
ments inédits sur l'incendie de la bibliothèque          d'Alexan-
drie par les Arabes. C'est une accusation en règle contre
les conquérants de l'Egypte, s'appuyant sur un passage
de dix lignes d'un auteur inconnu, du xni" siècle, Djemal-
eddin-el-Kofthy; naturellement, M. Leclerc réédite le vieux
cliché, d'Àmrou écrivant au milieu du sac d'Alexandrie à
Omar habitant Médine, et en recevant immédiatement la
réponse sacramentelle : « Si. ces livres confirment le Coran,
ils sont inutiles; s'ils lui sont contraires, ils sont dangereux.
Dans tous les cas, détruisez-les. » Aux dix lignes de Djemal-
eddin-el-Kofthy, M. Leclerc ajoute un commentaire de dix
pages qui ne leur donne pas plus de valeur. Il n'y a , du
reste, rien d'inédit.
   Plus sérieux que le conteur arabe et que le professeur
vosgien , J L le baron Raverat, dont l'inépuisable com-
            V
plaisance est connue, m'a envoyé une note, cette fois-ci
savante, précise et logique. Je suis heureux de la commu-
niquer à nos lecteurs.                             A. V.

           DESTRUCTION DE LA BIBLIOTHÈQUE D'ALEXANDIUE.

      Un des préjugés historiques les plus persistants est celui qui
 attribue au ealife Omar la destruction de la célèbre bibliothèque
d'Alexandrie. La plupart des historiens rapportent cet événement sur
la foi de quelques écrivains étrangers à tout esprit de critique. Et
cependant les contemporains de la conquête de l'Egypte et d'Alexan-
drie parÀmrou, lieutenant du calife, les auteurs syriens et persans,
les Cophtes et les Égyptiens, les Grecs et les Latins, aucun d'eux n'a
fait la moindre allusion à la perte de cette précieuse collection litté-
raire ; choso inexplicable de la part de gens ennemis naturels de
l'islamisme et de ses sectateurs. Dans les écrivains arabes, on ne voit
rien non plus de relatif à cette perte. Quelle est donc la source qui a
donné naissance à cette erreur historique ?
    On la trouve dans une chronique arabe du xine siècle, œuvre pos-
thume et incomplète de l'historien Grégoire Bar-Hebrseus, plus connu
sous le nom d'Abulfarage. Cet auteur, d'origine juive, ayant renié la foi
de ses pères , embrassa la carrière ecclésiastique, devint archevêque