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POÉSIE. 83 Les cœurs que la' douleur assiège, Le frêle oiseau, la vieille tour. O toi ! l'immédiate fille De Jean, le poète divin, Pour que ton étoile scintille Comme à ton splendide matin, Il ne faut pas que l'on mutile Pour un motif plus que futile Ce que Leidrade a relevé... Mais elle est forte ta couronne Car par l'éclair qui la sillonne, Jamais fleuron n'est soulevé. Saints vénérés de notre Gaule, Illustres et doctes prélats. Faites planer'Jvotre auréole Sur cette terre de combats ; Planez, planez, ombres sublimes, Planez sur nos sombres abîmes Où vous dictiez la sainte Loi ; Planez sur nos rêves de flamme, Sur les mirages de notre âme, Veillez encor sur notre foi. Sous les brises ou sous l'orage Mère, ton beau rayon me suit, Et, quand je rêve sur la plage, De mon cœur tu chasses la nuit. Sur tes fonts on me fit chrétienne Et, de plus loin qu'il me souvienne, A ton ombre l'on m'abritait, Et, là , flottant de nue en nue, Ma jeune âme toujours émue Jusqu'au Créateur remontait Il est des noms bénis qu'en soi toujours on garde, Des noms purs et sereins que la Vierge regarde Comme la blanche fleur au pied d'une humble croix: Boue, Caron et vous, héros du saint martyre! (i) Près de vous, j'apprenais et vous faisais sourire, Avec mes vers d'ermite et mes goûts d'autrefois. Vous me disiez : « Enfant nous sommes sur la terre * « Pour être utile à tous; à quoi sert le mystère? « Chantez, puisque Dieu mit la lyre entre vos mains ; «. Chantez quelque beau fait, quelque vertu touchante . » Nobles cœurs! j'obéis, puisqu'aujourd'hui je chante L'Eglise de Lyon, ses anges et ses saints. AgHtée GARDAZ. h ) M. Deguerry.