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334                  PROJET DE LA CRÉATION

tion de ce musée des gravures lyonnaises, on n'a qu'à
ouvrir les portefeuilles où elles gisent oubliées et comme
inconnues, à les encadrer avec soin et à les suspendre
dans le salon qui reste vide et désert. Quel précieux en-
seignement ne trouveraient pas non plus nos élèves de
l'Ecole des Beaux-Arts et surtout ceux qui se destinent
un jour à être graveurs ? et comme on faciliterait leurs
études par cette exposition permanente, tandis qu'au-
jourd'hui, s'ils désirent consulter ces grands maîtres, il
faut ouvrir les portefeuilles, confier des ouvrages sans
prix à des mains souvent malpropres ou même parfois...
infidèles et de là un double danger de maculation ou de
perte.
    A côté de ces grands maîtres des derniers siècles,
pourquoi n'exhiberait-on pas non plus les. Å“uvres des
maîtres modernes et même actuels ? Lyon ne compte-t-il
pas aussi aujourd'hui des artistes graveurs d'un réel
mérite et dont on aime à contempler les productions ?
Cette galerie de la gravure lyonnaise serait comme une
suite de la galerie des peintres lyonnais, et, de la sorte,
la gloire de l'école lyonnaise brillerait aussi de tout son
éclat ; on viendrait de loin pour la voir, pour l'étudier,
et plus d'un musée de province jalouse nos richesses.
Après Paris, aucune ville de France n'est aussi riche que
la nôtre en gravures, car c'est par centaines qu'on les
 compte dans les portefeuilles.
    Mais à côté de cette galerie il en manque une autre
 et des plus importantes. On ne comprend même pas que
la ville n'ait pas songé, depuis longues années, à la créer.
    Lyon a fondé une école (1) de dessin et de peinture

   (1) La première idée d'une école publique de dessin, à Lyon, appar-
tient au peintre Thomas Blanchet et au sculpteur Coysevox. Blanchet