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                     POESIE




                LA GOUTTE D'EAU


                              Mille trahit Tarjos adverso solo colores.

                                             Virg, An., îv.



Sur une goutte d'eau, merveille passagère,
Qu'aux herbes du vallon suspend l'aurore en pleurs,
Souvent, quand son troupeau dort couché dans les fleurs,
    Se penche une jeune bergère.

Simple miroir! il sied à son front ingénu.
Puis la fille du ciel, la goutte d'eau limpide
Aime à lui dévoiler, dans son prisme rapide,
    Les scènes' d'un monde inconnu.

Attentive, elle assiste à leurs métamorphoses.
L'ombre et le jour mêlés y forment dans leurs jeux
Tantôt de beaux palais étincelants de feux,
    Tantôt des cieux semés de roses.

D'un prodige plus grand un prodige est suivi :
Où tremblait une mer de clartés fantastiques,
Un arc-en-ciel jaillit en festons, en portiques,
    Insaisissable à l'œil ravi!

Parfois le doux reflet d'un nuage qui passe,
Imite un sylphe errant aux lumineux chemins ;
                                                            il