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NOTICE SUR E.-L.-M. PATRW. 383 plupart paraissent jouir d'une grande aisance. On foule souvent chez eux les tapis de soie, on y boit dans des coupes d'argent et de vermeil. Quoiqu'ils aient rarement la complaisance d'admettre des étrangers dans leurs intérieurs, j'ai vu quelques-unes de leurs femmes sans voile douées d'infiniment de grâce et de distinction. « Les idolâtres sont connus sous le nom de Tongouses, de Bouraîtes, de Mongols. Ces différentes hordes ont entre elles une foule d'affinités. Ils vivent, sous des tentes mobiles, du lait de leurs troupeaux, et vêtus de feutres. Le Pontife de leur religion est le dalaï-lama, souverain d'un grand Etat des confins de la Chine. Les lamas, leurs prêtres, ne sont pas dépourvus d'instruction. Ils savent le russe. Je n'ai pas été peu surpris de trouver sous leurs tentes des autels pareils aux nôtres. Dans le tabernacle sont déposées les tables sacrées, livre en papier dev soie. Le lama n'y touche qu'avec un profond respect, et en portant à son front la boîte qui les renferme. Sur l'autel, des vases de métal contenant des grains, des fruits, des œufs, des monnaies et autres symboles des biens que dispense l'Être suprême. « Les lamas ou prêtres de la religion boudhiste, qui est celle de tous les Mongols et Burêtes russes, ainsi que les prêtres de l'ancienne Egypte, ne révèlent pas les mystères de la nature découverts par eux. Ils s'en servent pour entretenir les opinions superstitieuses de la multitude. Le lama sait trouver les choses dérobées par les voleurs, en suivant une table qui s'envole devant lui. Il s'assied pai* terre, devant une petite table carrée, y pose les mains en lisant dans un livre thibétain. Au bout d'une demi-heure il se lève, en ôtant la main de façon à ce qu'elle conserve la position qu'elle avait eue sur le meuble. Aussitôt celui-ci se lève, et suit le lama en l'air, puis marche en