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196 LE QUARTIER DES GRANDS-CAPUCINS. si adroitement le morceau rompu que, même à ['envers, on ne reconnaissait pas la soudure. Ottavio Mei l'acheta et le garda jus- qu'à sa mort, arrivée en 1690. Guillaume Pilata, son gendre et héritier, le présenta à Louis XIV, qui l'accepta et le plaça dans son cabinet de médailles, dont il devint un des principaux or- nements. Afin de récompenser Pilata de ce présent, le roi donna à son fils une place dans la maison de madame la Dauphine (Pernetti.) (1). Il paraît qu'Ottavio Mei n'eut point de fils, puisqu'il laissa toute sa propriété à son gendre, Guillaume Pilata ; cependant cette famille n'était pas éteinte. Il y a eu un poète Mei, que Pernetti croit avoir été le neveu d'Ottavio, et qui avait acquis de la réputation par son talent à réciter des vers ; ce qui le rendit agréable à la princesse de Nemours, qui prit soin de lui. Mais comme sa conduite n'était pas des meilleures, il mangea une for- tune assez considérable que son père lui avait laissée, et il mou- rut pauvre. Dans le courant du xvm e siècle, il y avait encore des Mei à Lyon, et l'ordre des avocats de Paris en possédait un qui jouissait d'une belle réputation. (Pernetti, H, p. 124.) Un abbé, Antoine Mei, célèbre canoniste, secrétaire de M«r de Mon- tazet, était de cette famille. Il naquit à Lyon en 1712, et mou- rut à Sens en 1796. (Morel de Voleiue.) Ottavio Mei étant décédé en 4690, son gendre Guillaume Pi- lata, entra en possession de son remarquable hôtel,' et lui légua son nom qu'il a conservé jusqu'à nos jours, en effaçant le sou- venir des trois ténements, l'Ouvroir, la Thibaudière et Mata- felon, qui constituaient cette partie du coteau de Fourvière. C'est à peine si le souvenir de Mei est parvenu jusqu'à nous; et (1) Dans une, note qui accompagne l'édition des œuvres de Spon par M. Monfalcon, je lis le détail suivant : « A la mort de Mei, son gendre « envoya le disque dont il s'agit (le bouclier) au P. La Chaise, qui le fit « acheter pour le cabinet du roi, en 1697. » D'après cette note, Pilata n'en aurait pas fait cadeau à Louis XIV, ainsi qu'on l'admet généralement. Ja- cob Spon, qui donne une description très-délaillée de ce bouclier antique (chap. vin) naquit en 1645 et mourut en 1685: il était parconsequeut contemporain d'Ottavio Mei.