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YSEULT Poème, par M. LÉONCE FABRE DES ESSARTS. Voici un jeune poète de beaucoup de talent et de grande espé- rance que le Dauphiné doit saluer, ce que nous faisons pour lui avec empressement. M. Léonce Fabre des Essarts n'est point le premier venu dans la famille des Bardes; c'est un privilégié, un filleul d'Apollon -, son illustre parrain lui a donné largement, gé- néreusement, avec une prodigalité de grand seigneur, comme il convient au dieu des Muses, il lui a donné, dis-je, le souffle poé- tique, le nerf, l'audace, l'originalité, et, tout à la fois, cette grâce mélodieuse, sans laquelle il n'existe aucune réelle symphonie. Les lecteurs de la Revue du Lyonnais apprendront avec inté- rêt, assurément, que notre jeune compatriote est le frère de M. Melchior des Essarts , ancien collaborateur de cette publica- tion, de ce brave officier mort à la peine, lors de notre malheu- reuse guerre, mort avec dévouement, comme savent mourir les Français, les Dauphinois et les fils de Lugdunum ! Si M. Melchior des Essarts était poète, maniant également bien l'épée et la lyre, tel qu'un vrai chevalier, un vrai troubadour et un noble descendant d'une ancienne famille de notre province, son jeune frère a plus d'ampleur, plus de forte, plus de puis- sance, alors que l'on voit aussi dans ses charmantes productions, et quand il le faut, cette douceur du rliythme, cette mélancolie de l'âme qui n'est point énervante, parce qu'on ne la sent point simulée. Aujourd'hui, nous avons à entretenir nos lecteurs d'un poème 15