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               £E QUARTIER DES GRANDS-CAPUCINS.                 20!
seurs, du temps de l'empire, auraient bien dû un peu songer
à l'avenir en conservant certains bâtiments, qui seraient aujour-
d'hui d'une grande utilité. Mais la démolition constituait le pro-
grès, et l'histoire du vandalisme de l'empire est vraiment quel-
que chose d'incroyable ; la ligne droite était le seul idéal du beau.
     Le docteur Lortet, dernier propriétaire de la maison Pilata,
membre de l'Académie de Lyon, décédé le 22 mars 1868, était
une des notoriétés de notre ville, et se recommandait par son
instruction. Une dame do sa famille, Clémence Richard, veuve
de Pierre Lortet, née le 17 septembre 1771 et morte à Oullins le
5 avril 1835, savante naturaliste, faisait partie de la Société
linéenne (Lyonm dignes de mém.). Un des fils du docteur est
aujourd'hui directeur du Musée d'histoire naturelle et professeur
à la Faculté des sciences. Son frère, paysagiste distingué, se fait
remarquer dans nos expositions.
    La triste situation politique et morale, dans laquelle nous
nous trouvons, m'engagea mettre au jour les doctrines philoso-
phiques du susdit docteur, que les radicaux ne pourront pas ac-
cuser d'être un aristocrate et un clérical. Un discours très-re-
marquable prononcé par lui, en 1859, à l'Académie de Lyon,
sous le titre de l'Homme dans ses rapports avec la nature, est
une formidable attaque contre l'athéisme et le matérialisme, qui
 ont fait de si grands progrès à Lyon. M. le docteur Pétrequin,
dans un compte-rendu des travaux de l'Académie en 1859, qua-
 lifie ainsi ce discours : « M. Lortet, mettant la science au ser-
 « vice de la morale, a traité de l'existence de Dieu démontrée
 « par l'étude de la nature. Une conclusion frappante ressort de
 « cette étude philosophique : c'est que l'enseignement bien com-
 « pris de l'histoire naturelle ne prédispose ni à l'athéisme, ni
 « au matérialisme. » En effet, l'auteur de cette allocution aca-
 démique, le docteur Lortet, se maintient dans une sphère très-
 spiritualiste, et comme il l'affirme : « l'esprit s'élève au-dessus
«   de la nature         il est comme l'intermédiaire entre elle et
«   un esprit supérieur           l'asservissement de l'esprit, sous
«   la puissance des appétits sensuels, est le renversement de l'or -
«   dre divin, établi dans la nature humaine. »