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ÉGLISE DE SAINT-SYMPHOKIEN-LE-CBA.TEAU. 457 raconte la légende : Quelques siècles après le martyre de Saint-Symphorien, son culte se répandit rapidement dans les Gaules : les seigneurs, les dames de haut rang, les monas- tères et les églises illustres se disputaient l'honneur de posséder quelque relique du martyr de Jésus-Christ. Un jour (la légende ne peut pas indiquer au juste l'époque; c'était probablement vers le vi° ou le vu6 siècle), un jour donc, on envoyait 4'Autun à Saint-Bonnet-le-Chastel des reliques de saint Symphorien. Le cortège se dirigeait a travers les montagnes du Lyonnais, et bientôt il arriva sous le? murs du bourg iortiflé qui dominait l'Orson. Mais, ô prodige ! le mulet, chargé du précieux dépôt, s'arrête tout à coup et refuse d'avancer : les gens de la marche ont beau essayer la violence, l'animal reste immobile et ses pieds semblent fixés au sol. Au môme instant les cloches de l'église se mettent en branle d'elles-mêmes; chacun s'étonne : on s'informe,on accourt, et devant une telle manifestation de la volonté divine, les habitants du bourg, leurs notables en tête, s'em- parent avec respect de la châsse vénérée et la portent à l'église de Saint-André, qui dès lors, prit le nom du martyr d'Aulun. Quoi qu'il en soit de cette légende, où le merveiîeux a sans doute une large part, il est certain que notre église était dédiée à saint Symphorien, en l'année 984 : car, on la trouve mentionnée sous ce vocable, ainsi que celle de Saint- Martin-de-Porneys et de Saint-Etienne-de-Coise, dans des conventions intervenues à cette époque, entre l'archevêque de Lyon et le Chapitre. Nous ignorons totalement quel était le plan de ce monu- ment, et quelles en étaient les dispositions; mais, ce qui est parvenu jusqu'à nous, c'est l'importance de notre église, dans ces temps reculés. Elle était desservie par un nombreux clergé, ainsi que plusieurs actes en font foi. 30