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D'UN MUSÉE HISTORIQUE A LYON. 329 La conséquence naturelle de ces deux situations est, — pour l'Allemagne — une grandeur et une puissance durables, — et pour notre pauvre France, la décadence et l'abaissement du sens moral. Il est donc plus que temps, si la France toutefois peut se relever encore, de répandre l'instruction dans les masses, mais une instruction saine, morale et religieuse — de les éclairer sur le passé, pour mieux apprendre à se diriger dans l'avenir, — et de mettre entre leurs mains des livres sérieux où l'histoire ne soit pas tron- quée par la passion politique, et des petits cours de géo- graphie locale qui permettront aux enfants de connaître au moins le nom du pays dans lequel ils vivent et le nom qu'il porta autrefois. Mais la connaissance de l'histoire ne s'acquiert pas seulement sur les livres et les cartes-sur les bancs de l'école et du lycée ; c'est par la vue des objets historiques de toute nature que cette connaissance s'agrandit et se perfectionne ; c'est une véritable mnémotechnie qu'il importe de créer pour la jeunesse et dont plus d'un adulte pourrait également tirer profit. La ville de Paris, sous ce rapport, a devancé aussi presque toute la France. Non contente de posséder les -galeries et les musées où s'étalent toutes les splendeurs de l'art et des sciences de tous les peuples anciens et modernes, elle a voulu créer également son propre musée, le musée de son histoire à elle. De cette heureuse pensée sont sortis le musée des Thermes et l'Hôtel de Carnavalet. Dans le premier, — sous les voûtes de ce qui reste de l'ancien palais de Julien, se rencontrent tous les dé- bris de l'époque gallo-romaine que renferme le soi de Paris, bien moins riche que le nôtre sous ce rapport. — Dans l'Hôtel Carnavalet, splendide œuvre de la Renais-