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280 INSCRIPTIONS GRIÊCO-LATINKS. criptions gauloises, elle écrit par deux i la diphthongue ai, soit uii. La valeur véritable du double i celtique n'a pas encore été précisée. L'opinion la plus accréditée veut qu'il représente l'èta sans la barre de liaison. ËQ tout cas, sa présence révèle une influence gauloise présidant à la transcription de l'épitaphe de Félicia Mina. Reste le second met. Le président Beliièvre croyait devoir lire Aormroc, dans l'idée de rattacher cette lecture à loyyùv, pierre d'amarre servant d'ancre au vaisseau dans le port ; aussi î'expliquait-il par « toi qui es dans le port, » pensée funéraire que figure souvent une ancre sur les tombeaux des premiers fidèles. La leçon de Beliièvre est défectueuse en ce sens que, vyitjuve étant un impératif, oblige au vocatif, et, dans l'espèce, au vocatif en e, le nom ou l'adjectif sujet de l'interpellation. Le A3xri de Grutsr, admettant cette flexion t, s'approche davan- tage de la vérité. Son étendue, bornée à cinq ou six caractères tronqués, exclut d'ailleurs le Aorniroc du président Beliièvre, qui n'est point grec, bien que rien ne prouve qu'un dialecte particulier ne l'ait pas employé. Les deux derniers des caractères lus par Gruter font supposer un vocatif r i , ou TI. Faudrait-il lire «ptdii « très-excellente» ou encore une fois, ce qui paraît toucher à la vérité, svaou evaTi « sainte? » Seul, le monument pourrait nous l'apprendre, s'il existait encore. De l'inscription qui vient d'être analysée découlent ces con- séquences : Pour les personnes, une femme gauloise, une famille chré- tienne portant un suffisant témoignage de sa religion sur une tombe commune. <. Pour la langue, un idiome grec mêlé de réminiscences gau- loises , où se fait voir la patrie de la famille : une terre celto- hellénique.