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230 BIBUOGBAPHIE. de lui, lui murmure d'abord des paroles d'amour, puis « il porte }a bague à ses dents. » Soudain un affreux changement s'opère ; ils tombent enlaces dans les bras de la mort, comme sous le coup d'un tonnerre for- midable. Le jeune époux arrive dans la salle. 0 rage ! û douleur ! . . « Il ne voulut rien voir, rien entendre ! — Farouche, Affreux, grinçant des dents, et l'écume à la bouche, Il fit lier leurs corps, et puis il commanda Qu'on les jetât ainsi tous deux à l'oubliette, Puis, s'en alla rêver sous la feuille inquièle, Et vers le soir se poignarda. La désolation vint sur le burg antique ; Le père infortuné pleura tant que ses yeux Eurent dos pleurs; il vit une horde gothique Conquérir et piller î'abri de ses aïeux ; Les créneaux du rempart dans les eaux s'écroulèrent ; Les murs déracinés sur le gazon roulèrent ; Par la base sapé, le donjon s'entr'ouvrit, Comme un ventre géant qui perdrait ses entrailles ; Et puis, ce fut bientôt un amas de pierrailles, Qu'un tapis d'herbe recouvrit. Les barbares ne s'arrêtèrent devant rien de sacré ; ils fouillè- rent les tombeanx : Parmi les tibias rompus, les crânes vides, Deux squelettes jaunis, étroitement liés Apparurent. — C'était l'instant où la nuit tombe, La lune se levait ; une voix de colombe Pleurait dans les verts peupliers. Mais voici bien autre chose : quand le touriste se perd dans ces lieux dévastés et maudits, il est le témoin frissonnant de lugubres scènes. On dirait que M. des Essarts prononce de solennels abra- cadabras : il fait surgir tout-à -coup une danse macabre s'exé- cutant sur des ruines au moindre signe de sa baguette ensorcelée. D'abord, un repas mortuaire est servi d'une extraordinaire fa- %