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428 RÉUNION DK LYON A LA FRANCE. « et par charité de vous montrer doux, courtois et bien- « veillant pour les citoyens de Lyon et pour vos su- c jets (1). » e Il faut croire que cette recommandation, plus ou moins ironique, ne fut pas écoutée par l'archevêque ; car, peu de temps après, les Lyonnais durent recourir de nou- veau à la protection royale. Ce n'était pas Philippe le Bel qui devait fermer l'o- reille à semblable demande. Le 4 mai 1292, il prit sous sa garde spéciale la ville de Lyon (2). L'acte de 1292 présente avec celui de mai 1271 (dont nous avons parlé plus haut) une différence capitale. Tan- dis que l'acte de 1271 contient seulement la mise des Lyonnais sous la tutelle du roi, l'acte de 1292 entend d'une façon expresse la qualité française de la ville de Lyon. Cet acte causa une vive colère à l'archevêque et au Chapitre. L'Église de Lyon, employant les seules armes qui lui restassent, menaça d'excommunication les citoyens s'ils se plaçaient, s'ils demeuraient plutôt sous la protection d'autrui (3). Mais ce violent éclat, signe de leur fai- (ï) . . . . « Et insuper, domine archiepiscope qui hic estis, ex parte « dicti Domini régis vos rogo et requiro infavorem et pro bono favoris et « dilectionisquatinus vos cives et subditos vestros curialiter, benigniter et « favorabiliter pertractetis et pertractari faciatis » (Arch. nat., « procès-verbal cité dans la note précédente.) (2) Arch. de la ville de Lyon. AA1. C. 18 [Cart. de, Villeneuve). — Bibl. nat. mss Iat. 10.032 f° cxxi r°. — Bibliothèque de la Faculté de Médecine de Montpellier, mss Guichenon, vol. 12, n° 41 (d'après l'Inven- taire Allut, Lyon, 1851). Ménest. pr. p. 99. — Monfalcon (doc), p. 441. (3) 30 mai 1292. — (Arch. nat. Trésor des Chartes, J. 262, n" 1 3 . ~ MèneUr. pr. p. s u (acte inséré dans l'appel des citoyens au Saint-Siège.) Cet acte du 30 mai 1292 était une circulaire adressée à tout le clergé,