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                          CHRONIQUE LOCALE.                          405
   L'habile et pur burin de cet artiste, une des gloires de notre cité,
excelle à reproduire l'idéal; mais pour que la main exécute ainsi,
sait-on assez par quelle âme elle doit être guidée? Hélas ! la plupart
de nos ouvriers en beaux-arts ne s'en doutent même pas.
   Une pensée venue on ne sait d'où a couru la France et a demandé à
tous les patois qui se parlent dans notre chère patrie une traduction
fidèle de la bulle ineffabilis proclamant le dogme de l'Immaculée
Conception.
   L'appel a été entendu ; de toutes nos vieilles provinces sont arrivées
des traductions de nos divers dialectes, des idiomes auvergnats,
picards, alpestres, pyrénéens, bretons qu'ont parlé nos pères ; on a
richement relié ces volumes par contrées ou départements, et on a
obtenu ainsi un monument unique que les philologues seraient trop
heureux de compulser, mais qui est destiné à être porté prochaine-
ment à Rome et présenté au Saint Père au nom des catholiques de la
France. Lyon ne pouvait être oublié.
   La ville catholique par excellence, la fille de saint Jean le doux
apôtre, a effacé, croyons-nous, toutes ses sœurs.
   La traduction de la bulle a été confiée à M. A«Yachez, dont les
travaux philologiques sont si connus. Un éminent magistrat y a jeté
un rapide coup d'oeil, les vieux curés de nos montagnes lyonnaises
lui ont donné leur unanime approbation.
   Le manuscrit a été confié aux plumes les plus habiles, qui ont re-
produit, avec un rare bonheur et dans le goût du moyen âge, notre
triple légende en patois du Lyonnais, du Beaujolais et du Forez.
   Pour le patois lyonnais, les illustrations sont splendides. Le frontis-
pice est dû à M. Miciol, les lettres ornées et les sujets divers à
M. Razuret, connu déjà par de magnifiques travaux de décorations et
notamment par ceux de l'église d'Ars.
   Pour le Beaujolais, les dessins et les illustrations sont de M. Sainte-
Marie Perrin,
   Les illustrations du Forez sont d'un humble frère des Ecoles chré-
tiennes; encore un de ces ignorantins qui se maintiennent, malgré
tout, à la tète de la science et des arts, et non par amour pour la
gloire, ils signent d'un pseudonyme ! ce sont des inconnus.
   À ces chefs-d'œuvre d'art et de calligraphie il fallait un vêtement,
une reliure; on s'est adressé à M. Armand-Caillat.
   Sur le plat est représentée la Vierge immaculée entourée d'orne-
ments et d'emblèmes.
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