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     UNE MAISON DE LA RUE TRAMASSAC



   On observe dans la rue Tramassac, en face de la démo-
lition qui vient d'avoir lieu, pour l'ouverture du tunnel
du chemin de fer projeté de Saint-Just, une maison,
numéro 21, remarquable par son style et par cette ins-
cription : Pacc huio domui et omnibus habitantibus in eâ,
Paiûc à cette maison et à tous ses habitants. Étant com-
prise parmi celles que l'on doit démolir pour l'établisse-
ment de la gare du susdit chemin, je pense faire une
œuvre utile, en la recommandant à l'attention des
amateurs de l'archéologie lyonnaise. t
    La cour, un peu trop restreinte, contient un escalier
très-ornementé, garni de ballustres recouverts de pla-
ques de marbre noir. Le portail sur la rue est surmonté
de belles sculptures, qui entourent l'inscription susmen-
tionnée, et donnent un aspect monumental au rez-de-
chaussée, que le goût positiviste de notre époque n'a pas
encore enlaidi par des devantures de boutiques en menui-
serie.
    Cette inscription, qui souhaite la paix à la maison et à
tous ses habitants, m'a engagé à en rechercher l'expli-
cation, et je suis allé demander quelques renseignements
au propriétaire, M. le docteur Boissière. Voici les docu-
ments que j'ai recueillis : « Le plus ancien propriétaire
« connu de cette maison était messire François de La
« Martinière, l'un des vicaires généraux du diocèse de
« Lyon et chanoine honoraire de l'église de Saint-Nizier,
« dont le décès eut lieu très-probablement en 1771. Dès
« l'année 1755, et par un testament déposé chez Me Mou-
« tonnât, notaire, le chanoine de la Martinière avait