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340 PROJET DE LA CRÉATION de l'école de Lyon, de même que ceux de dessin de la ville, se sont-ils jamais rendu compte de ce qu'on appelle enseigner ? Sont-ils d'accord ensemble sur les méthodes préférables ? tous sont-ils même à la hauteur de leur mission ? Il ne suffit pas d'être soi-même exécutant habile pour enseigner. Ce préjugé, commun dans l'idée de certains artistes, a des racines communes avec le réalisme. Nous croyons qu'un bon professeur doit en même temps savoir faire et savoir expliquer aux autres comment il fait lui- même et comment, en général, on doit s'y prendre. Ce n'est pas, en faisant chaque jour une partie du dessin de l'élève, qu'on le verra progresser ; de cette façon, au contraire, on le trompera lui même ;—c'est en expliquant chaque procédé jusqu'à ce que l'élève ait assez compris pour suivre les conseils, qu'on arrive à quelque résultat. En troisième lieu, nous voyons notre ville dotée de nombreuses écoles, mais a-t-on songé à établir .entre elles une progression et des rapports gradués, ainsi que cela se voit en Allemagne ? Au moins, pour les élèves qui relèvent de l'adminis- tration municipale, il devrait y avoir une unité de vues telle qu'un élève voulant embrasser une carrière déter- minée dans les arts ou dans l'industrie, devrait suivre forcément une série de cours et passer d'une classe à une autre ou d'une école à une autre réglementairement. Nous croyons, au contraire, avoir entrevu que les jeu- nes Lyonnais suivent, en cela, plutôt leur fantaisie et celle de leurs parents que les règles de la raison, laquelle, sur ce point, devrait être remplacée par un règlement sévère et absolu. Ce point est peut-être le plus essentiel. On a cherché des encouragements spéciaux pour l'art