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 310             NOTICE SUR Ë.-L.-M. PATR1N.

  Quant aux dames, elles portent une jupe, un corset et un
 mantelet, aux manches étroites, garni de fourrures ou de
 soie. On voit des servantes ornées d'un manteau doublé
 de satin cerise et bordé de fourrure, chaussées de bottines,
 coiffées d'un madras, quelquefois même cachant leur fi-
 gure sous un voile d'or.
    « Les sujets de la Russie se divisent en trois classes
 principales : les nobles, les paysans qui appartiennent à des
 seigneurs particuliers, et ceux qui sont dans la dépendance
 immédiate de la couronne. De ceux-ci, quelques-uns habi-
 tent les villes de temps immémorial, et font le commerce
 ou du moins le trafic pour lequel le Russe a un talent uni-
 que ; d'autres possèdent des fiefs. (C'est-à-dire des immeu-
 bles de la couronne, car il n'y a que les nobles qui puissent
 en avoir en propriété.) Et cette possession leur est conti-
 nuée de génération en génération, moyennant une rede-
 vance très-modique et tout au plus du vingtième du re-
 venu. Quand le père de famille meurt, la loi détermine
 de quelle manière se partage sa possession.
    « Quelques-uns de ces sujets immédiats de la couronne
jouissent d'une fortune immense et de plusieurs millions
 de roubles : et comme avec de l'argent on a des amis, ils
 obtiennent pour leurs enfants le grade de capitaine ; dès
lors ils- sont nobles, et peuvent acquérir des terres. En
France, l'usage est le même. L'or mène partout aux hon-
neurs. Un roturier, ne sachant pas lire, amasse des écus.
L'idée lui vient d'acheter pour son fils une charge,qui per-
met à celui-ci d'obtenir une savonnette à vilain et de rece-
voir du héraut-d'armes un blason timbré. Nous voyons
cela chaque jour. Si cette manie continue, la France en-
tière sera titrée. Seulement, chez nous, le principe Cédant
arma togœ subsiste dans toute sa rigueur. Ici les rangs
sont réglés sur l'état militaire : par exemple , certains