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LE QUARTIER DES GRANDS-CAPUCINS. 193 m'a été remise par M. Vermorel : « 1493, maître Pierre An- « drieu, maître d'école, tient une maison basse et moyenne « avec jardin, en la rue Saint-Barthélémy, du côté de vent, joi- « gnant une petite ruelle, par laquelle on va à la recluserie de « de Saînt-Barthélemy, de vers le soleil couchant. » Je laisse à mes lecteurs le soin de décider si cette ruelle est bien celle qui est qualifiée du nom de Matafelon? Dans les questions archéo- logiques, il ne faut pas avoir la foi, et l'on doit accepter ou au moins examiner scrupuleusement les objections faites à la solu- tion d'un problème. Je vais maintenant exposer le résultat de mes observations. L'entrée principale de la maison Pilata se trouve au n° 4 de la montée Saint-Barthélémy, et n'est séparée de l'hôtel de Milan que par la ruelle de Matafelon. Quand on a traversé la cour qui sépare les deux corps de logis du n° 4, on rencontre un vaste escalier intérieur, et après une ascension de 107 marches, on se trouve au centre d'un petit quadrilatère voûté et éclairé par une lucarne polygonale, recouverte d'une grille en fer. A droite, on aperçoit une porte toujours fermée, que l'on a eu la complai- sance de m'ouvrir. Elle sert d'entrée à une longue et étroite nef voûtée, occupée maintenant par une collection d'objets de mi- néralogie et d'histoire naturelle, rapportés de nos lointaines colonies. Ces restes archéologiques pourraient bien être un sou- venir de la chapelle de Saint-Barthélémy, postérieur à celui de la recluserie, qui consistait simplement en un oratoire, voisin de la cellule du reclus II fallait nécessairement que cette cha- pelle eut ensuite une certaine étendue, puisqu'elle servait de lieu de réunion aux Luquois établis à Lyon (1). On peut donc présumer que le susdit quadrilatère voûté conserve seul la mé- moire de l'oratoire de la recluserie. En effet, ces oratoires ne devaient avoir, d'après l'abbé Fleury, que dix pieds de largeur (1) Les Luquois avaient fait bâtir avec magnificence, sur les dessins de Michel-Ange une chapelle dans l'église de l'Observance, a côté du grand autel, ce qui prouve qne celte colonie étrangère avait très-bien fait ses affaires dan» notre ville (Cochard, Descript. de Lyon, p. 510.) 13