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« LE QUARTIER LES GRANDS - CAPUCINS. 187 sentence du 28 janvier 1634. 11 fut ensuite vendu par Edouard Mei, fils d'Antonio, le 26 février 1660, à Edouard Legras, qui le rétrocéda à Ottavio Mei. Ce nouveau propriétaire était un ama- teur d'antiquités, et il avait réuni une magnifique collection de pièces antiques. Louis XIV, lors de son passage à Lyon, en Ã658, — ou, d'après Spon, 16S9 — voulut visiter ce musée, mais je ne pourrais pas dire où il était installé. En effet, Ottavio n'entra'en possession de sa propriété du coteau de Fourvière qu'en S661, c'est-à -dire deux ou trois ans après l'arrivée du roi. II se rendit célèbre par la découverte qu'il fit du moyen de donner le lustre aux soies. La manière dont il opéra est, d'après Pernetti, humiliante pour les inventeurs (1). Affligé d'une perte considérable qu'il avait faite dans son commerce, et rêvant aux moyens de la réparer, il prît un brin de soie qu'il mit dans sa bouche (2). Après l'avoir tortillé quelque temps entre ses dents, sans songer à ce qu'if faisait, il l'en retira, et s'aperçut que cette soie était beaucoup plus éclatante qu'auparavant. Il répéta l'ex- périence et se convainquit qu'en livrant cet essai à l'industrie, ce serait un véritable progrès pour la fabrication des étoffes de soie. Après quelques essais, il réussit parfaitement, et cette dé- couverte, qui resta cachée assez longtemps, l'enrichit prodigieu- sement. Ce secret serait peut-iHre resté inconnu, si l'un de ses frères ne l'avait pas divulgué. (Pernetti, t. II, p. 124.) (1) Pernetti veut dire probablement que le plus souvent c'est le hasard qui engendre Iss inventions, et non pas le travail de l'intelligence. C'est vrai encore de notre temps, et les heureux enrichis par le fait du hasard sont ordinairement décorés de l'ordre de la Légion d'honneur. (2) On a aussi prétendu qu'au lieu d'un brin de soie, ce fut un mor- ceau de taffetas blanc qui fut roulé entre les dents. (Monfalcon, Hist. de Lyon, p. 798.) Une Histoire de fa fabrique lyonnaise de soiries, publiée eu 1873, par ordre de la Chambre de commerce, contient le détail sui- vant : «En 1655, Ottavio Mei trouve le lustrage des taffetas blancs. » Ces Pernetti qui parle du brin de soie tortillé entre les dents, et cet auteur écrivait en 1757. Ce petit problème du lustrage d'un brin de soie ou d'un morceau de taffetas blanc n'est pas encore résolu, et je l'abandonne aux fabricants, dont l'érudition industrielle peut élucider la question.