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188 LE QUARTIER DES GRANDS-CAPUCINS. Il paraîtrait que le succès subit d'Ottavio Mei excita contre lui la jalousie et la médisance, et qu'elles attaquèrent la réputation du fabricant illustré par la découverte du lustre. En effet, on trouve dans les archives historiques communales, à la date de 1656, une pièce curieuse à son adresse, émanant de l'autorité municipale, et affirmant l'honnêteté et l'intelligence de l'inven- teur de l'art de lustrer .- « Le sieur Ottavio Mei, désirant avoir « une bonne attestation, et n'en trouvant pas de plus digne « que celle du consulat » obtint un certificat de bonne vie et mœurs dans lequel on trouve les détails suivants : « Il est « né en ceste ville, y fait sa résidence ordinaire, et est un des « notables et plus considérez marchands et négociants en gros, » en grand crédit, réputation et probité notoire, conversant ha- « bituellernent avec les plus qualifiés de nos concitoyens. » Cette attestation est signée de Guignart, prévôt des mar- chands (1), Mellier, Bérerd, Croppet et Noël Costart, échevins, et elle prouve que Mei attirait l'attention du public. En effet, son domicile sur le coteau de Fourvière ne lui paraissant plus assez considérable, nous le voyons acquérir des propriétés voi- sines de la sienne. Au reste, il serait bien possible qu'il dépen- sât un peu plus que ne lui permettaient ses revenus, car son gendre et héritier, Guillaume Pilata, fit faillite peu d'années après la mort de son beau-père. Je trouve, à la date du 15 décembre 1661 : « Une vente au « sieur Ottavio Mei d'une maison et jardin, situés rue Saint- « Barthélémy, vendus à la requête de messire Pierre de Sève, « seigneur de Saint-Genis-Laval, premier président de la séné- « chaussée et présidial de Lyon, père temporel des dames reli- « gieuses de Sainte-Claire qui jouxte la rue Saint-Bar- « thélemy de bise ; la reclusière de Saint-Barthélémy et place « étant au-devant d'icelle de matin ; le jardin du sieur Mei cl (1) Ce fut le prévôt des marchands, Guignart, qui fil enclaver dans la muraille de la salle des Pas-Perdus de l'Hôtcl-de-Ville, les Tables Clau- diennes, découvertes en 1529, dans le quartier de la Côte-Sainl-Sébasticn (Spon, Ânt. de Lyon, vm), et qui sont maintenant au Musée des antiques.