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128 LE NOUVEAU FOURVIERE. les Athéniens avaient constituée la protectrice de leur ville. L'image de la déesse, statue d'or et d'ivoire éclose sous le ciseau inspiré de Phidias, était par vénération renfermée dans la partie la plus riche et la plus mystérieuse du temple. C'est au, milieu des merveilles de la sculpture, de la cise- lure et d'une éblouissante décoration de marbres et de mé- taux précieux que se dressait la statue de Minerve. Une lampe d'or à la mèche d'amiante qui ne se consume jamais, brûlait constamment devant la déesse. Il semble que le Parthénon, en raison même de sa desti- nation mystique, porte l'empreinte d'un éclectisme plus pur, plus spiritualiste que les autres édifices civils du peuple athénien. Les auteurs de cette œuvre immortelle, Calli- crates, Ictinus, ont poussé l'entente des lignes de l'architec- ture à un degré de perfection harmonique qui n'a jamais été égalé; et Phidias, dans ses bas-reliefs impérissables, a presque divinisé la nature humaine. Le Parthénon ne devait pas rester un type de beauté architecturale purement plato- nique, il devait être un enseignement fondamental pour les générations des peuples civilisés dans la culture des arts. Toutefois, l'influence de l'art grec ne s'est pas manifestée en même temps, ni d'une manière uniforme ; son action s'est fait sentir à des degrés différents. Elle n'a fait que guider les classiques qui ne se sont jamais départis du style de leurs études premières ; elle n'a réellement inspiré que les artistes des oeuvres libres ; et à notre connaissance, c'est la statuaire qui a eu la "plus large part de cette influence ; le moyen-âge et la renaissance en font foi. L'architecture s'est infiniment moins ressentie de cette fécondante effluve ; et la Renaissance, malgré ses nombreux emprunts à l'art grec, est restée gothique dans les allures de ses constructions. Il ne s'agissait donc pas de copier le Parthénon et de le faire revivre dans des rééditions plus ou moins réussies, pour