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LE KOUVEAt FOORV1ÈRE. {25 îons-nous de dire, cependant, que cette obliquité dans l'élévation des piles n'est qu'apparente ; elle est le résultat d'un simple effet de profil et non un parti de construction comme dans la plupart des monuments auxquels nous ve- nons de faire allusion, car à Fourvière toutes les projections verticales sont tracées dans le sens d'une perpendiculaire exacte. Nous ne devons pas laisser ignorer aux personnes qui suivent les travaux avec intérêt et cherchent à se rendre compte par anticipation de leurs phases diverses, que toutes les piles de la basse œuvre où l'on remarque ces échancrures béantes, à chaque lit régulier des assises, doivent recevoir des couvre-joints en marbre gris d'un ton doux, et des in- crustations de même nature sur chacune de leurs faces an- térieures. Cette décoration en chromo-lapidaire ne peut manquer d'imprimer à la construction un cachet fort re- marquable. L'œuvre de Fourvière nous ramène, en un mot, à une juste appréciation des véritables beautés de l'architecture, que l'on reconnaît dans cet air de calme grandeur et de noblesse dont le nouvel édifice, à peine sorti de ses fondations, porte déjà l'empreinte irrécusable. Rien de puéril, rien de banal ne vient contredire ce style solennel qui ne se dément sur aucun point. Il est vrai que la beauté des matériaux et leur mise en œuvre si soignée contribuent puissamment à donner à toute la construction un charme et un prestige dont il est bien difficile de se défendre. Comment regarder avec indifférence ces grands murs sem- blables à ceux des palais vénitiens et que l'on dirait montés en assises de marbre tant l'aspect de la pierre fait illusion ! C'était bien là la nature des matériaux qu'il convenait d'adopter pour interpréter un style d'architecture où se rencontrent les »