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126 LE NOUVEAU FODRVIÈRE. beautés dominantes de cet art hellénique qui est resté jus- qu'à ce jour le flambeau du génie des arts. A défaut des marbres du Pentélique, les riches carrières d'Hauteville nous envoient d'admirables calcaires d'une exquise finesse de grain et qui, sous les rayons du soleil, prennent la teinte marmoréenne des blocs splendides des édifices de l'Attique. En présence de ces travaux de construction à peine dé- gagés d'une première enveloppe, où l'on ne voit encore que des profils, où les pierres, seulement épanelées, indiquent la place des sculptures et la silhouette des chapitaux, nous devons nous contenter de quelques indications générales sans approfondir le caractère de l'œuvre; cependant, ce qui peut, dès à présent, en donner une idée, c'est la partie de l'abside dont on commence à entrevoir les dispositions principales. Le petit atrium semi-circulaire que l'on aperçoit dès à présent, des quais de la Saône, encadré sous une élégante ogive, et qui s'enchâsse comme un oratoire ouvert au soleil levant dans le revers du rond-point du chœur, est surtout remarquable par la fermeté et l'harmonie des lignes qui en dessinent le pourtour. En effet, à voir ces panneaux de pierre au cadre finement profilé, attendant une décoration de marbres ou des mosaï- ques ; puis ces petits pilastres aux courtes cannelures qui accompagnent ces panneaux, et la ligne perlée de denticules qui règne tout autour de cette absidiole, on sent courir dans toute cette construction un souffle de l'architecture an- tique. Il y a dans l'ordonnance d? ce charmant édicuîe quelque chose de supérieur à la théorie servant à déterminer les proportions des ordres classiques tels qu'ils sont décrits dans les ouvrages spéciaux. C'est ce sentiment intuitif des rap- ports harmoniques qui a présidé à la création des monu-