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124 LE NOUVEAU FOURVIÈRE. galerie circulaire, sorte de loggia d'une riche architecture, et dans l'intérieur de laquelle se développera de chaque côté une belle rampe d'escaliers donnant accès dans l'église. Par une de ces inspirations familières au savant architecte du monument, et qui donnent un avant goût du parfum bi- blique que respirera l'œuvre tout entière, c'est par la porte de Bethléem et par la porte de Nazareth que l'on pénétrera dans le sanctuaire qui doit rappeler la vie cachée de la sainte Famille. Le plan des fondations de l'édifice se fait remarquer par ,1a largeur extrême des travées (9 m. 50) et la concentration des points d'appui sur un espace très-restreint. On voit que l'architecte s'est proposé de donner à sa nef toute la dilatation possible, et d'éviter l'encombrement qu'occa- sionne l'éparpillement dans la plantation des piles ; celles- ci, en effet, fprment, dans chaque division des travées, une sorte de quadrilatère resserré où viennent se concentrer toutes les poussées des voûtes. Cette disposition, peu prati- quée par les gothiques , se retrouve dans les grands monu- ments romains qui font encore aujourd'hui l'admiration de la science architecturale. Tout en donnant à ces premiers travaux de la basse œuvre, un certain caractère de force et de résistance, l'artiste a su envelopper toutes ces constructions d'un sentiment esthéti- que qui se manifeste de toutes parts. Ainsi que dans les monuments grecs où les lignes ascendantes prennent une direction tangeant à la pyramide, on remarque le même fait dans les substructions de la nouvelle église de Fourvière. Les piles, engagées dans les murs des collatéraux, sont évi- dées aux angles par un pan coupé dont le développement suit la,progression ascensionnelle de la pile. Ce tracé qui a l'avantage d'élégir la masse du pilier, lui donne en même temps une grande fermeté d'assiette et de proportions. Hâ-