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LE NOUVEAU FOURVIÈRE. 123 cinq mètres au-dessus, ont été effectués en moins de dix mois, le chantier ayant été rouvert dans les premiers jours de mars 1873, et paraissant aujourd'hui, 7 décembre, devoir être irrévocablement fermé à l'entrée de la saison rigou- reuse. Une plume spéciale, sous le voile de l'anonyme, celle d'un architecte sans doute, a déjà rendu compte il y a quel- ques mois dans un journal de Lyon de la manière intelligente et.active dont les travaux sont dirigés; l'auteur a évalué avec la précision d'un toiseur expert, la quantité de mètres cubes de déblais enlevés, admiré en connaisseur la beauté des matériaux, la perfection de la taille de la pierre et les solides empâtements des fondations ; il a même poussé la minutie d'examen jusqu'à indiquer le nombre de dents de certains outils dont se servent les ouvriers carriers pour donner la dernière main-d'œuvre à leurs blocs. Exclusivement préoccupé de la partie technique de la construction, notre honorable devancier n'a pu donner qu'une attention passagère au caractère artistique de l'œu- vre. C'est cette lacune dans le compte-rendu , très-intéres- sant d'ailleurs, de notre érudit écrivain, que nous essaierons de combler. L'œuvre de Fourvière, qui jusqu'à présent n'a pu être ju- gée que d'après des dessins, va ouvrir la voie à des appré- ciations plus explicites et plus précises que celles résultant de l'examen des projets d'ensemble. Tout devient alors palpable; l'édifice se produit au grand jour; l'œuvre fugi- tive du crayon disparaît. La partie absidale que l'on voit se dresser gravement au milieu des constructions, n'est que le soubassement du chevet de l'église ; les grandes assises de pierre de teinte blonde, qui enferment le revêtement, ne sont pas destinées à paraître au-dehors ; elles seront renfermées dans une