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CHRONIQUE LOCALE La Revue du Lyonnais est fière de se présenter avec de nouveaux galons à ses chers lecteurs et de leur annoncer qu'elle entre dans la quarantième année d« son existence. Il y a quarante ans que noire prédécesseur Léon Boitel, faisant appel à tous iesccrivains,à tous les amis de l'histoire, de l'archéologie et des arts, les convia, les deux mains tendues, à faire avec lui une œuvre utile à la cité. Il leur ouvrit une tribune , d'où chacun pût faire entendre sa voix ; il les groupa, les priant de recueillir avec lui les vieux souvenirs de notre histoire ; il leur dit que les journaux quotidiens, avec leur immense publi- cité, sont cependant bien vite oubliés ; que les documents que chacun peut recueillir dans ses études, ses promenades ou ses voyages , avaient besoin d'être concentres dans une publication où, à l'aide de tables an- nuelles, on serait toujours à même de.les retrouver et de les consulter. Son appel a été entendu, et voilà quarante ans que les adeptes de la science, les amis de la chère cité lyonnaise, grandissant, s'éloignant, reve- nant, Biais toujours zélés et nombreux, comme des abeilles apportant à la ruche le miel cueilli dans les montagnes du Lyonnais, du Forez ou du Dauphiné; les plaines de la Bresse, les riches coteaux du Beaujolais, viennent chaque mois enrichir la Revue du Lyonnais du butin amassé dans les archives des villes, dans les châteaux démantelés, dans les camps romains, les villages gaulois et jusque dans ces stations antéhistoriques si profondément inconnues naguère, si ardemment étudiées aujourd'hui. Grâce à ces amis si dévoués, la Revue a publié près de quatre-vingts volumes dont les historiens de l'avenir ne pourront plus se passer, soit qu'ils veuillent connaître nos hommes illustres, soit qu'ils désirent com- pulser nos annales. La Revue, c'est l'histoire de Lyon écrite par un érudit infatigable qui s'appelle : légion. Tandis que d'autres Publications provinciales sont soutenues par des Sociétés, des Compagnies, des secours, la Revue du Lyonnais a pu vivre ne s'appuyant que sur la bienveillance de ses lecteurs, ne recueillant que les abonnements de ses collaborateurs et de ses amis, et jusqu'à présent ce fonds modeste mais solide lui a suffi. Grâce à Dieu, nous avons traversé de rudes années et survécu à bien des craintes, à bien des découragements. Quand les Prussiens couvraient la Bourgogne et le Jure, quand lu guerre civile menaçait d'éclater, quand les timides fuyaient, un. groupe de fidèles nous encourageait de ses sym- pathies et, sans regarder derrière nous, sans nous ménager, nous avons continué notre œuvre. Aujourd'hui nous espérons, plus que jamais; nous avons plus que jamais foi dans l'utilité et la perpétuité.de notre publication , et c'est du plus profond de notre cœur que remerciant nos collaborateurs, nos aides et nos appuis , nous franchissons le seuil des quarante ans, et nous nous mettons en route pour marcher à la cinquantaine. • — Moins heureuses que la Revue du Lyonnais, plusieurs petites feuilles ont fait leur apparition dans le courant de décembre, pour vivre qui une semaine, qui deux. Doués de plus de litalité, la Gazette du Gourguillon, le Lyon-Thèâtre, poursuivent leur carrière. Le Lyon-Journal, de M. Ponet, feuille politique et quotidienne à cinq centimes, cherche à recueillir, mais dans un autre ordre d'idées, l'héritage du Petit Lyonnais. Frappé par un arrêté du gé- néral commandant l'état de siège, en date du 29 décembre, le Journat de Lyon a été suspendu pour deux mois. Quelques livres ont paru, mais s'adressant surtout à des spécialités, ce