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80 ne sont pas eux qui attirent les regards ; en ce moment tous les esprits sont à la peinture, dont l'influence est, si grande à Lyon. Le vendredi 9, la Société des Amis des Arts a ouvert son Exposition, plus nombreuse et plus belle que l'année précédente et certainement une des meilleures de ces dernières années. Les Parisiens ont envoyé, Dieu merci !, nos voisins ont fait acte de présence ; les Lyonnais y sont presque au com- plet, mais pourquoi toujours des abstentions nuisibles à la ville et à l'art? Pourquoi, lorsque les étrangers viennent nous visiter , ne pas leur exposer toutes nos richesses ? En dehors de l'Exposition, il s'est fait quelque bruit autour de quatre tableaux du Giorgione, trouvés à Lausanne et achetés .par un Lyonnais ; puis, on est allé chez un artiste de notre ville, M. Spiridon, admirer un très-beau portrait par Reynolds, le célèbre peintre anglais dont les œuvres sont si rares en France. On se souvient de la splendide vue panoramatîque de Lyon, par M. Armbruster. On la voit reproduite aujourd'hui chez les principaux li- braires de Lyon. — Les théâtres font florès avec Mme Angot, et M. Alphonse, deux immo- ralités. On sait que l'argent ne sent pas mauvais. En fait.de musique, à côté de quelques concerts, on cite tCois romances très-fraîches et très-colorées, l'Eglantiue, la Pervenche- et le Bluet, paroles et musique de Mn'° Amélie Moissonnier, éditées ces jours-ci par Bourgui- gnon. Par contre, ces romances peuvent être confiées à des jeunes filles. — Le 17 décembre, la Société littéraire de Lyon a renouvelé son Bureau pour 1874. Ont été nommés : Président, M. de Piellat , à l'unanimité ; vice-président, M. le conseiller Niepce.; secrétaire, M. Dcvilkonsfci ; secré- taire adjoint, M. de Cazenove ; archiviste, M. A. Vachez; trésorier, M. de Valous ; membres du comité de publication, MM. Vachez, Raverat, De- bombourg, Pallias et Charvet. — Le 15 décembre a eu lieu la première séance de la Société lyonnaise pour la conservation des monuments et des souvenirs de la ville de Lyon. Son premier hommage à la ville a été un plan de 1550, exemplaire unique, première vue connue de Lyon. — La médaille du Vœu de Notre-Dame de Fourvièrc est en vente, au prix de dix francs, et au profit de la construction de la nouvelle église. Elle fait le plus grand honneur à M. Fabisch qui l'a dessinée, el à M. Penin qui en a exécuté le coin. — Bourg a vu naître, ces jours-ci : l'Histoire du département de l'Ain du 24 février au 20 décembre 1848, par M. le conte Léopold de Tricaud, œuvre élevée qui fait honneur à l'écrivain, et la Galerie militaire de l'Ain, par M. Dufay, Grandin, 1874, bel in-8 ; travail de patience et de dévoue- ment, dont les documents ont été choisis avec soin et qui restera comme un monument é/igé au patriotisme de nos voisins de la frontière. — C'est encore à propos du département de l'Ain que la Cour d'appel de Lyon vient de rendre un jugement qui mérite d'être conservé. En 1837, l'Etat, par les soins de M. Girod (do l'Ain) , donnait à l'église de Nantua un tableau de Delacroix, représentant saint Sébastien. La fabrique endettée vendit ce tableau à M. Brame, au prix de 25,000 fr. Le Conseil municipal s'opposa à la vente ; le tribunal de Nantua main- tint le marché Appel interjeté, la Cour de Lyon a annulé la vente. La Cour de Lyon a ainsi consacré ce principe que les objets d'art don- nés aux églises font partie du domaine public et ne peuvent être aliénés. On doit désirer maintenant que cette t ode devenue célèbre ne soit pas réintégrée dans un endroit humide. Ne. favorisons pas l'anéantissement des œuvres d'art.Le temps s'y prête suffisamment, A. V. L y o n . i m p . d'AiMÉ VINGTRINIER,directeur-gérani.