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ÉCULLY ÉTUDES ÉTYMOLOGIQUES. Après avoir mentionné les forêts, les bois et les arbres en général, nous allons passer à rénumération détaillée de leurs essences particulières et des qualités qui leur sont propres. Le chêne, géant de nos forêts, objet du culte de nos ancêtres, emblème de la force en tous pays, est, de tous ces grands végé- taux, celui qui a le plus fréquemment servi à former des dénomi- nations topographiques. Ses différentes espèces portent un nom particulier pris, soit dans le latin, soit dans les divers dialectes répandus parmi les populations de notre ancienne Gaule. Le latin œsculus nous fournit peu de dénominations; il ne nous donne que le gros village d'Éculiy, aux nombreuses mai- sons, la plupart habitations de luxe, dispersées sur les dernières ondulations méridionales du Mont-d'Or lyonnais, et le modeste hameau d'Éculiy, caché dans un des p!is qui sillonnent Ses versants orientaux de la même montagne. Quelques historiens oseat avancer que le territoire du village d'Éeully, jadis EscuUieu, EcuilU, se trouvant dans le voisinage de Lugdunum et de l'ancien camp romain de ïassins, était affecté à la cavalerie [esquitum loMs); d'autres, qu'il servait de voirie où les soldats venaient jeter, soit les débris des ani- maux tués pour l'alimentation du camp, soit les immondices résultant d'uue forte agglomération d'hommes sur un même point. Les noms à 'exculiacus, escoliacus, esquiliensis ager, que lui donnent les vieilles chartes, sont, d'après eux, un souvenir des Esquillins de la ville'Éternelle. Mais ces derniers écrivains ont mal choisi leur comparaison ; ils n'ont pas fait attention que le mont Esquillin. à Rome, signifiait mont des chênes, absolument comme notre Écully veut dire : des chênes-lieu (Es- culi-t-acus). C'est seulement à une communauté de productions végétales, et pas à autre chose, que ces deux localités de l'Italie et de la Gaule, séparées par une si grande distance, doivent leur dénomination. On peut donc, sans être taxé de témérité, affirmer, avec l'il- lustre A, Péan, qu'une forêt de chênes à grappes, esquilinœ, couvrait encore, aux premiers jours de l'invasion romaine, la contrée dont Écully est le centre. Nous ajouterons que , avant l'avant l'arrivée des Romains et leur établissement à Lugdunum et dans les campagnes environnantes, le pays, grâce à cette forêt dont il reste encore çà et là tant de lambeaux, portait, dé- rivé de l'un des multiples dialectes de la langue gauloise, un nom analogue au nom latin d'Éculiy; témoin son voisin Dar- dilly et d'autres localités dont l'énumération se trouve ci- après :