page suivante »
L E T T R E SUR LES BEAUX-ARTS A LYON A un Ami. Vichy, ce 31 août 1870. Cher Monsieur et ami, Je m'étais réservé pour Vichy (où je suis depuis quelques jours), le plaisir de lire le manuscrit que vous avez bien voulu me con- fier. J'ai termine cette lecture hier et je ne puis que vous féli- citer à tous égards; c'est un travail fait avec la plus grande cons- cience, très-intéressant et devant ôtre très-utile. J'ai vu avec plaisir que des appréciations qui vous sont toutes personnelles, étaient parfaitement justes ; ne soyez nallement étonné, cher Monsieur, si vous ne voyez aucune annotation de moi. En pré- sence d'un travail si sérieusement fait, il faudrait pour trouver peut-être à critiquer, s'appuyer sur des recherches, des études, que je n'ai pu et ne puis faire. Je n'ai que des éloges à vous adresser et à vous remercier bien vivement. Pourtant, je vous demanderai la permission de vous faire part de quelques souvenirs, que vous utiliserez, si bon vous semble. Tout en étant très-lié d'amitié avec Orscl, Bonnefond avait une nature si différente de la sienne que des leur arrivée, ils marchè- rent séparément. Tandis que Orsel et Périn cherchaient seuls au Campo-Santo, à Assise, à Florence (ce riche musée où l'histoire de Fart est la plus complète), la voie qui leur appartient, Bon- nefond, tout en admirant l'Italie, ses chefs-d'œuvre, se laissa plus aller du côté de Shnetz et de Léopold-Robert que vers le sens d'art cherché par ses amis. Plus tard le succès d'Orsel rallia com- plètement cette nature si bien douée et Vibert fit le reste dès qu'il fut appelé au professorat de gravure.