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70            LETTRE SUR LES BEAUX-ARTS A LYON
   Des éludes d'Orsel et Périn au Campo-Santo naquit le tableau
du Bien et du mal.
   La peinture pour Orsel devait non-seulement parler aux yeux,
mais surtout au cœur, à l'esprit ; c'est une langue que tous
peuvent comprendre et lire, disait-il, parlons donc de ce
qu'il y a de plus beau, de plus noble, morale et religion:
aussi chercha-t-il toujours dans ce sens pour ce premier tableau,
celui du Vœu de Fourrières et sa chapelle ; ces deux dernières
œuvres étaient très-avancées, mais non terminées, quand la
mort vint frapper Orsel ; ce fut à l'amitié de M. Périn, à son ta-
lent, à son dévoûment sans exemple, à la mémoire de son ami,
à de grands sacrifices d'argent que les arts doivent la fin de ses
deux belles œuvres. Tyr qui vient de mourir fut employé spécia-
lement pour terminer le tableau du Bien et du mal, et c'-cst sous
la direction de M. Périn que cela se fit ; il en fut de même pour
là chapelle. Chargé par la ville de Paris de terminer la chapelle,
j'en remis la direction à M. Périn, et c'est sous ses ordres et aidé
par plusieurs de mes camarades, élèves d'Orsel, que ce pieux
travail se termina.
   Gabriel Tyr, que nous avons perdu l'an passé, était un artiste
de talent. En dehors de sa coopération à l'œuvre d'Orsel, il fit
plusieurs œuvres très-remarquëes. Théophile Gauthier en parla
souvent. Elève de notre Ecole, il y remporta le prix, vint à Paris,
et je le fis entrer chez Orsel, où j'avais le bonheur d'être. Je crois
que vous devez le mentionner, il y a de lui, aux Chartreux, à
Lyon, une Annonciation très-belle, et notre musée possède une
tête de Christ qui a beaucoup de mérite.
   Il est vrai que les élèves de Vibert furent obligés en partie de
passer sons la fourche caudine des graveurs influents de Paris ;
un seul doit être excepté, c'est Danguin, notre professeur de
gravure à l'Ecole, qui accepta franchement la lutte, remporta le
second prix de Rome, en méritant le premier qui ne fut donné
qu'à une très-mince majorité à son concurrent Bellay, dont le
père, artiste de talent, et Lyonnais, par parenthèse, était très-
intimement lié avec Schnetz et Henriquet Dupont. (Vous en citez
le nom dans votre ouvrage) François Bellay était à Rome depuis