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MADEMOISELLE DE VIRIEU. 51 e'cst-à -dire pour y implanter la république et y renverser les autels du vrai Dieu afin d'y substituer ceux de la déesse Raison. Ce féroce proconsul donna l'ordre d'établir une guillotine per- manente sur le pont Morand, afin de n'avoir que la peine de précipiter dans le Rhône les malheureux dont on aurait tranché la tête ; déjà il avait préparé des listes où figurait tout ce qu'il y avait de plus honorable à Lyon dans la noblesse et le négoce. Quelques hommes de bien se liguèrent pour ie renverser, t e 29 mai 1793, un mouvement éclata dans les sections de la garde nationale de Lyon : elles remportèrent la victoire, qui fut dis- putée pendant la journée presque tout entière. M. de Virieu prit une certaine part à ce soulèvement : mais il n'y figura pas comme chef, et ne parut pas y jouer un des premiers rôles. On aurait craint, en mêlant son nom à une in- surrection à laquelle on voulait garder une couleur républicaine, de lui donner un caractère trop monarchique. On sait que Challicr fut jugé et condamné à mort par le parti vainqueur ; cette rigueur fut blâmée par M. de Virieu : il craignait qu'on n'autorisât ainsi des représailles. Il aurait voulu qu'on se contentât de s'assurer de sa personne, en épar- gnant sa vie. Quoi qu'il en soit, on s'empressa de nommer une administra- tion honnête et capable, qui envoya des députés à la Convention, pour présenter les choses sous leur véritable jour. Les Lyonnais soutenaient qu'ils adopteraient parfaitement une république mo- dérée et légale ; mais qu'ils ne voulaient pas supporter l'arbi- traire et la tyrannie. Dès cette époque, le modérantisme n'était, aux yeux des Jacobins qui régnaient à Paris, qu'une Ides formes les plus dan- gereuses de la rébellion. La Convention entendait que la terreur régnât à Lyon comme à Paris, et Challier, qu'on avait trouvé criminel, avait gouverné suivant l'esprit du jour et de son gouvernement. Aussi elle voulut le venger : elle envoya] une armée contre la ville, qui avait osé porter les mains sur son délégué. Les Lyonnais organisèrent une vigoureuse résistance ; quatre