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      M STÉPHANIE DE VIRIEU
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    Nous ne pouvons pas laisser commencer l'année 1874 sans
 signaler l'une des pertes les plus mémorables que nous ayons
 faites dans le cours de l'année 1873 ; notre Revue , pour être
 digne de son titre, doit un hommage particulier à une femme
 dont le mérite dépassa la réputation, et dont !e nom appar-
 tient à la fois au Lyonnais et au Dauphiné.
    Nous voulons parler de M,le Stéphanie de Viricu qui a terminé
 sa noble existence, au mois de mai dernier, dans son château de
  Poudenaz, en Gascogne.
    Elle était née à Paris, le 14Juillet 1785 : Son père, le comte
 Àymon de Virieu, fut l'un des députés les plus distingués du
 Dauphiné aux Etats-généraux, qu'il présida plus d'une fois avec
 une admirable fermeté. Il siégeait à la droite modérée, à côté
 des Monnier, des Clermont-Tonnerre et des Lally-Tolendal. Sa
 mère était Mademoiselle de Digeon , d'une noble famille de
 Gascogne.
    Lorsque l'Assemblée constituante se fut séparée, son père se
 retira à la campagne près de Lyon.
    Après la grande émeute du 10 août, qui renversa la monar-
 chie et dont le succès eût été impossible si le roi et l'Assemblée
 avaient siégé ailleurs que dans la capitale, la Convention fut de
plus en plus dominée par la faction victorieuse qui se recrutait
dans les rangs de la plus vile populace, et qui trouvait sa repré-
sentation en même temps que son expression la plus vraie dans
la Commune, présidée par Chaumette.
    Challier, qui appartenait à cette faction sanguinaire, se mit à
la tète de l'administration de Lyon pour y refaire l'esprit public,