page suivante »
FERDINAND DE LA MONCE. 491
MAISON TOLOZAN.
Arrivé par son intelligence et par un travail soutenu
au premier rang des architectes de notre ville, delÃ
Monce méritait d'être distingué par un homme qui, né
pauvre et dépourvu de toute relation sociale, était par-
venu aux honneurs et aux postes les plus brillants par
ses rares capacités et ses rudes labeurs.
Antoine Tolozan, sorti d'un village perdu "dans les
montagnes près de Briançon (haut Dâuphiné), entrait,
dit-on, Ã Lyon, en sabots et pans argent jxl'une aptitude
rare aux affaires, il avait fait en peu de temps une
immense fortune.
Banquier et négociant des plus distingués, M. Tolozan
était devenu conseiller secrétaire du roi en la chan-
cellerie, près la Cour des monnaies. En 1736 il avait reçu
le titre d'écuyer, et possédait le noble fief de Montfort(l).
Dans l'année 1740, ayant formé le dessein de cons-
truire une maison dans laquelle il désirait établir son
domicile, il voulut que cette maison,, répondant par sa
tournure à la richesse du maître, tînt la première place
parmi les habitations particulières, et que, par ses vastes
proportions et le luxe qu'il y déploierait, elle devînt
l'un des ornements de la ville dans laquelle il avait trouvé
la richesse et les honneurs.
La réalisation de ce grand et beau projet fut confiée
à Ferdinand de la Monce, et nous admirons encore au-
jourd'hui l'édifice vaste, noble et majestueusement sim-
(1) Voyez Revue du Lyonnais. Le fief de Montfort relevait de la baronnie
de Cliasselay. En 1737 ce fief était devenu une auberge.