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202 ALEXIA.
lire que c'est le Proconsul qui va a la rencontre de Ver-
cingétorix, puisque César nous a dit que loin de le chercher
il veut l'éviter pour arriver plus vite au secours des Allobro-
ges. —N'importe ! — Et quoique César, à la nouvelle de la
défection des Eduens, n'ait pas voulu lever le siège de Ger-
govie des Arvernes, sans avoir remporté un notable avantage
sur les assiégés, afin de bien faire voir que ce n'est point par
défaillance, mais par calcul stratégique qu'il s'éloigne (1),
M. Desjardins le fait battre par nos pères. Si au moins c'était
vrai! « César vaincu a Gergovie, en Auvergne, ne pouvait
« songer h repasser les Alpes. Comment se présenter Ã
« l'Italie après une défaite ? Comment disputer le monde Ã
« Pompée et déclarer la guerre au Sénat ? Il lui fallait une
« victoire éclatante, décisive... »
0 esprit de système 1 ô raison peu raisonnable des partis
pris !
III
Il faut rendre justice à l'auteur ÃÃAlcsia. Ce n'est point
uniquement sur le produit des racines anglaises et latines
(1) « Ipse majorerai Gallise molum cxpectans, no ab omnibus civitatibus
« circumsisteretur, consiliainibat, quemadmodum a Gergovia disccdcretiir,
« ac rursus omncm cxercitum contrahcrct {par sa jonction avec Labiénus),
« ne profeetio nata a timoré defectionis, similis fug.-c viderctur. » Cap. 43,
finis. — Caput 44, sic incipit : « Hœc cogitanli accidcrc visa est facilitas
« benc rci gerenda;. » Vient alors le récit de plusieurs affaires dans les-
quelles les troupes de César n'ont montré rjuc trop de courage. Puis il pro-
voque les Gaulois à venir se mesurer dans la plaine; mais ils n'osent s'y
engager et César continue au chapitre 53 : « Quum hoc idem postero die
« fecisset, salis ad Gallicam oslentationcm minuendam , uiilitumque ani-
« mos confirmandos factum existimans, in œduos castra movit. » Et on
appelle cela une défaite capable d'empêcher César de disputer le monde Ã
Pompée, et de déclarer la guerre au Sénat ! Ni le Sénat, ni le monde n'ont
rien à voir, rien à craindre ici.