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370                   HISTOIRE DU BEAUJOLAIS

pour l'amende s'il n'est pas de môme condition. L'adultère
aussi se résoud en amende. De la sorte, deux des plus graves
délits de l'humanité ne sont guère plus punis qu'un coup de
poing, un soufflet ou une querelle.
   FAUSSE MESURE. Tout individu convaincu d'avoir une me-
sure ou une aune fausse est condamné à l'amende de sept
sols(i).
   Pour la preuve de ce délit, les meilleurs bourgeois sont
convoqués, et là, en présence de l'accusé on échantillonne la
mesure ou l'aune.


                        Dispositions spéciales.



   Privilèges des foires. Une ville industrielle et commer-
çante doit tenir avant tout à la liberté de ses foires et mar-
chés. Ces jours là elle s'approvisionne des denrées et matières
premières et elle écoule ses produits fabriqués. Il est donc de
toute nécessité que le forain et l'étranger puissent venir, circu-
ler, vendre, acheter, se retirer avec toute latitude.
   Cette nécessité a engendré les mesures suivantes :
   « Celui qui vient à la foire de Villefranche, fût-il débiteur
d'un bourgeois, ne doit être inquiété, soit en allant soit en
revenant, dans sa personne ni dans ses biens (2). »
   A cette règle une exception assez douce.
   Le débiteur d'un bourgeois de Villefranche vient à la foire.
Sommé de payer il refuse. Le bourgeois porte plainte au pré-
vôt ou au chacipol. Ceux-ci préviennent gratuitement le débi-
teur de ne plus revenir à la foire. On n'est pas plus tolérant.
Si le débiteur n'est pas sensible à cet avertissement, qu'il

  (1) Ch. de 1260, art. 24.   Beaujeu, 31.
  (2) Ch. de 1260, art. 27.     »      33.