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260 ÉGLOGUES DE VIRGILE. # mentateurs ont cherché à l'expliquer ; la tâche était difficile, et leurs explications n'ont pas détruit la difficulté. » (Langeac, Bucoliq. deFirçj. trad. en vers français, Paris, 1806.) « Virgile compte-t-il.pour un mois d'ennui celui qui suit la naissance de l'enfant? Vainement les commentateurs ont- ils cherché à expliquer ce vers énigmatique. » (Lauwereyns, Bucoliq. de Firg. trad. en vers français, Paris,. 1831) etc. La physiologie, sans prétendre à la gloire d'un OEdipe, ac- cepte ce défi ; elle ose aspirer à une solution raisonnable ; elle n'imagine point qu'on doive ici traiter Virgile de sphinx, ni ses vers de logogriphes. Essayons donc ! « Nos scoliastes, s'écrie avec un accent de raillerie Bertholon de Pollet, nos scoliastes, toujours ingé- nieux dans leur interprétation, accusent Virgile d'avoir fait porter un enfant dans le sein de sa mère jusqu'au dixième mois ; Virgile, cependant, n'en dit pas un mot ; il dit sim- plement : « Ta mère a été pour toi bien languissante pendant "dix mois ; » ce qui comprend le temps de la grossesse et des couches. » Cette opinion, qui a été partagée par plus d'un au- teur, me paraît tout-a-fait fausse ; car, notons-le bien, le mois des couches n'est pas accompli au moment où le poète parle. Le savant Ad. Turnèbe, dans ses Jdvcrsaria (t. 1, ch. 15), propose une autre théorie : « Mirum plerisque videtur esse cur olim decimo mense mulieres parèrent, cum hodie nono soleant; sed ita se res habet; breviores erant veterum menses quam nostri, cum ad luna3 cursum eos metirentur, nos so- lis—; ergo virgilianurn illud de lunae mensibus explicandum procul dubio est. » L. Vives et Larue pensent comme Turnèbe. Lacerda nous parait résumer les opinions et discuter la question avec autant de sagacité que d'a-propos physio- logique : « Solutio multiplex : Turnebus accipit de mensibus lunae qui breviores. Delrius, inThebaïdem, ait locutum poe- tam ex veterum opinione qui, ut nos nono mense, ita illi de-