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496                  FERDINAND DE LA MONCE.

   Ce monument subsistait encore en 1562 ; mais à cette
époque si triste pour la France, désolée alors par les
guerres de religion, les protestants, sous la conduite du
farouche baron des Adrets, s'étant emparés de la ville,
le démolirent après l'avoir pillé (1).
   Là nouvelle église, qui n'a aucun rapport avec l'an-
cienne, a été construite sur les fondements d'un logis
connu sous le nom de Saint-Antoine. D'abord très-petite,
elle fut agrandie en 1661 et les travaux suspendus ne
reprirent leur cours qu'en 1702. Les chanoines en con-
fièrent alors l'exécution à un entrepreneur ignorant, dont
la désastreuse ineptie fut malheureusement appréciée trop
tard. Pour corriger le mal fait, on eut recours au talent
de Ferdinand de la Monce ; mais il n'était plus temps,
car la grande nef était déjà construite, et cet artiste
n'arriva que pour donner les dessins du jubé, aujour-
d'hui démoli, et de la façade qu'il fit exécuter comme
nous la voyons.
   A cette époque, le caractère des monuments publics
et celui des églises empruntaient leur grandeur au sou-
venir de l'école du célèbre Palladio. Les églises surtout
rappelaient par ieur galbe les productions de ce grand
maître, auquel Venise doit l'église du Rédempteur, mo-
nument voté en actions de grâces, pour la cessation de
l'horrible peste qui, en 1576, avait fait les plus grands
ravages dans les étals vénitiens ; l'église de Saint-Georges-
Majeur, dans laquelle il avait reproduit, pour l'ordon-
nance du chœur, les dispositions des niches du temple
de Diane, à Nîmes ; le portail de l'église de Saint-François

  (1) L'église Sainl-Irénée fut profanée et pillée à la même époque.