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                         SAINT AVITE.

 Les vallons, les hauteurs de ce vaste Univers :
 L'un se dérobe à l'œil, se perd dans la poussière,
 L'autre pompeusement traîne une masse àltière.


 D'un côté les oiseaux, hôtes charmants de l'air,
 Au vol audacieux, aussi prompt que l'éclair:
La brise les soutient sur une aile légère
Et porte leurs accords dans le pur atmosphère ;
De l'autre, les poissons engendrés par les eaux :
Enfants de l'Océan, leurs agiles troupeaux
Affrontent les fureurs de la vague perfide,
Fatale si souvent au nocher intrépide ;
Ils connaissent des mers les plus secrets trésors,
Au milieu des récifs ils savent mille ports ;
Voyageurs sans repos, ils vont de plage en plage;
L'abîme, leur patrie, est pour eux sans orage ;
L'énorme Cétacé s'y plonge avec bonheur,
Y trouve des palais taillés à sa grandeur.
Ces monstres, que nos yeux imparfaits et débiles
Ne voient qu'avec horreur, estiment inutiles,
Aux yeux de la nature ont leur utilité
Et renferment chacun leur secrète beauté.


Le Monde était créé : ses merveilles divines
Se déployaient alors sans défauts, sans ruines.
Le Tout-Puissant, du haut de son trône éternel
Abaissant sur la terre un regard paternel,
Ce regard pénétrant, ineffable lumière,
Sans laquelle ici tout s'en irait en poussière,
Approuva son ouvrage, en loua les desseins
Et vit que toute chose y tendait à ses fins.


Alors l'on entendit la Sagesse suprême
S'adresser ce discours, au sein de Dieu lui-même :