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492                   FERDINAND DE LA MONCE.

pie, qu'il fit exécuter, suivant ses plans ; répondant ainsi
très-dignement à la confiance qui lui était accordée, et
qu'il devait non seulement à son expérience, mais aussi
à sa haute réputation d'artiste.
    A l'époque où cette construction fut commencée, la
partie de la ville, siluée entre la rue Puits-Gaillot et la
place Saint-Clair, n'était pas, comme aujourd'hui, sil-
lonnée de rues fort belles, ombragée par des planta-
tions, et les rives du Rhône n'étaient point bordées par
cette longue file de maisons dont quelques-unes affectent
une grande tournure architecturale. Le pont Morand
n'existait pas encore, et, en 1743, on se servait pour
traverser le fleuve d'un bac placé à l'endroit même où
ce pont a été ensuite construit (1).
    Sur les bords du Rhône, du côté de la ville, s'éten-
dait un quai très-étroit, mal tracé et limité par les for-
tifications établies entre les deux fleuves, passant sur
le coteau de la Croix-Rousse et fermant la ville de ce
côté.
    L'emplacement désigné par M. Tolozau pour asseoir
ses constructions était très-bien choisi ; à proximité
de la place des Terreaux, devenue le centre du quartier
le plus riche de la ville, il permettait, par sa forme, de"
tourner la façade principale du côté du levant.
    Cette façade, entièrement découverte du côté du Rhône,
pouvait être vue de loin, et par le développement dont
elle était susceptible, laissait un libre cours à l'imagi-
nation de l'artiste, et lui permettait d'employer sans
danger ces grandes proportions que l'on aime à retrouver

 (1) Notice, sur le territoire de la Tète-d'Or, pa M. Paul Saint-Olive.